Football: Pour l’instant, Ismaël Gharbi parle avec les pieds

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FootballPour l’instant, Ismaël Gharbi parle avec les pieds

Avant de retourner au Paris Saint-Germain, le milieu de terrain prêté au SLO a une année devant lui pour marquer la Super League. C’est plutôt bien parti.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Avec un peu plus de réussite dans le dernier geste, Ismaël Gharbi aurait pu décider tout seul du sort du derby de jeudi face à Yverdon.

Avec un peu plus de réussite dans le dernier geste, Ismaël Gharbi aurait pu décider tout seul du sort du derby de jeudi face à Yverdon.

Urs Lindt/freshfocus

Ce qui n’est pas dit ne peut être retourné contre soi. Ainsi fonctionne la communication des grands clubs. Depuis cet été, Ismaël Gharbi est un joueur de Stade Lausanne Ouchy. Et l’équipe de la Pontaise n’est en général pas trop du genre à empêcher ses footballeurs d’exprimer publiquement leurs idées. Sauf qu’avec son nouveau joyau, le SLO n’a pas son mot à dire. Ismaël Gharbi appartient au Paris Saint-Germain, où il devrait retourner une fois la saison terminée, à la fin de son prêt en Suisse. La communication du jeune homme est gérée depuis Paris. Où, pour l’instant, les vannes sont fermées: le milieu de terrain ne peut pas parler.

Le nouveau numéro 14 stadiste possède une parade contre ça: une paire de pieds qui s’exprime fort bien une fois chaussée de crampons, un ballon dans son sillage. Ça ne remplace pas les paroles mais, parfois, c’est encore mieux. À peine arrivé qu’Ismaël Gharbi donne déjà l’impression de pouvoir s’inscrire dans la tradition des attractions spectaculaires venues égayer le secteur offensif lausannois ces dernières saisons. Après Sofyan Chader ou Teddy Okou, notamment.

Le milieu de terrain n’a que trois matches dans les jambes en Suisse. Il réussit pourtant déjà à jouer sur les deux tableaux. D’une part il soigne les statistiques, que ses supérieurs au PSG et les recruteurs aux quatre coins du globe risquent de scruter attentivement. Une passe décisive à chacune de ses apparitions en Super League (deux fois sur corner), un but en Coupe face à Wil. Jolie moyenne. Et d’autre part, surtout, il marque les esprits.

L’admiration de son capitaine, l’exigence de son coach

Ismaël Gharbi n’a sans doute pas eu à trop forcer son talent pour faire fonctionner le plan du SLO face à Yverdon jeudi pour égaliser. Son rôle à lui, c’était «simplement» d’envoyer un corner en banane suffisamment long, pendant que ses partenaires mettaient de l’activité en nombre autour du gardien nord-vaudois Kevin Martin. Cela avait déjà failli fonctionner quelques minutes plus tôt et, avec un coup de coin aussi bien touché, le 1-1 ne pouvait échapper aux Stadistes.

Mais au fond, ce n’est pas sur cet épisode que celui qui compte 12 apparitions avec la première équipe du Paris Saint-Germain s’est vraiment distingué. Tout au long de la partie, il a pu faire étalage de sa supériorité dans les prises et les conduites de balle. Des habiles manieurs de ballon, Stade Lausanne en compte quelques-uns. Mais dans sa dextérité, Ismaël Gharbi semble posséder quelque chose en plus.

«Ismaël vit pour les matches, mais prends les entraînements un peu trop à la légère. Il doit en faire davantage durant la semaine.»

Anthony Braizat, entraîneur de Stade Lausanne Ouchy

Dire que le sort du derby face à YS se trouvait entre ses pieds, c’est rendre hommage à son potentiel, mais aussi mettre en exergue ses occasions manquées. Celles qui ont empêché son équipe de quitter la dernière place de Super League. Elles n’empêchaient pas Lavdrim Hajrulahu, son nouveau capitaine, de dire toute l’admiration footballistique qu’il porte à son coéquipier de 19 ans. En revanche, ses qualités ne suffisent pas encore à impressionner son entraîneur, Anthony Braizat. Lui qui ne se départit jamais de son exigence.

«Je suis Français, alors je me permets de le dire: Ismaël a cette mentalité assez française de vivre pour les matches, pour la compétition, mais de prendre les entraînements un peu trop à la légère. Il doit en faire davantage durant la semaine. Travailler, travailler encore, bien plus qu’il ne le fait aujourd’hui. J’en attends plus de lui.» Le public peut se réjouir de voir ça.

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