Ski alpin: Stupeur générale après le coup de force de Zermatt

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Ski alpinStupeur générale après le coup de force de Zermatt

La décision de Zermatt d’interdire l’accès à son glacier aux skieurs d’élite cet été a provoqué de nombreuses réactions, en Suisse et à l’étranger. Les fédérations doivent trouver des solutions de repli.

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Privée de Coupe du monde la saison prochaine, la station de Zermatt a décidé de fermer ses portes à l’entraînement des skieurs professionnels cet été.

Privée de Coupe du monde la saison prochaine, la station de Zermatt a décidé de fermer ses portes à l’entraînement des skieurs professionnels cet été.

AFP

La prise de position n’en porte pas le nom, mais elle a tout l’air d’une vengeance déguisée. À travers un communiqué, Zermatt a annoncé ce mardi que les skieurs professionnels - suisses et étrangers - n’auront pas accès à son glacier pour s’entraîner, cet été et cet automne. Cette décision intervient près d’un mois après que la station haut-valaisanne a été rayée du calendrier de la Coupe du monde la saison prochaine. En outre, de nombreux athlètes s’étaient opposés à la tenue d’épreuves au pied du Cervin à la période choisie, mi-novembre. La réponse, en forme de pied de nez, est cinglante.

«Ce n’est pas de la vengeance», assure au Nouvelliste Markus Hasler, directeur général des remontées mécaniques de Zermatt, non sans livrer une justification teintée d’ironie: «Quand vous lancez un produit, d’un point de vue économique, il faut regarder de quelle manière le marché réagit, à savoir les athlètes et les entraîneurs. Apparemment, le produit ne plaisait pas, puisqu’ils n’ont fait que de le critiquer. Dans ces cas-là, on retire le produit du marché». 

Et l’interlocuteur de poursuivre, toujours auprès du quotidien valaisan: «Il en a été de même avec les entraînements sur notre glacier durant l’été ou l’automne. Les skieurs ne faisaient que de rappeler qu’il y avait trop de vent et qu’ils préféreraient se rendre en Amérique du Nord ou du Sud. On s’est donc demandé si ce qu’on faisait chez nous était juste ou non. Après réflexion, on s’est donc dit qu’on devait les laisser aller là-bas, si tout était tellement mieux ailleurs.»

Swiss-Ski accuse le coup

Du côté de Swiss-Ski, on accuse le coup. «Nous regrettons énormément la décision de Zermatt Bergbahnen AG, a réagi la fédération par l’intermédiaire de Walter Reusser, son directeur général. Zermatt est un partenaire éminemment important pour Swiss-Ski et a pris de plus en plus d'importance en tant que lieu d'entraînement.»

Swiss-Ski doit désormais «trouver des solutions alternatives». «Nous devons analyser tranquillement les conséquences de cette décision pour la préparation de la saison prochaine. En même temps, nous allons nous engager à fond pour améliorer la situation actuelle à Zermatt», indique Walter Reusser.

«Cette décision frise le chantage»

En attendant, les fédérations étrangères se retrouvent elles aussi dans l’inconfort. Comme l’Autriche, qui prévoyait de s’entraîner à Zermatt cet été. Son chef des descentes, Sepp Brunner, préfère toutefois pointer les répercussions sur les athlètes suisses. Interrogé par Blick, il estime que les Helvètes ont largement profité de s’entraîner à Zermatt pour obtenir d’excellents résultats en descente. «Mais cet avantage est maintenant retiré à Swiss-Ski par les Zermattois», développe-t-il.

En Allemagne, le chef du ski alpin, Wolfgang Maier, n’a pas mâché ses mots. «Cette décision de Zermatt frise le chantage, a-t-il lâché, également auprès du Blick. Mais je ne vais certainement pas me laisser influencer par cela. Les annulations des deux dernières années ont montré que Zermatt-Cervinia n'était pas l'endroit idéal pour accueillir le coup d'envoi de la Coupe du monde de vitesse. Et je continuerai à partager et diffuser cette opinion.»

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