Présidentielle française – Duel télévisé à distance pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen

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Présidentielle françaiseDuel télévisé à distance pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen

À quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle en France, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont succédé sur TF1 mercredi soir.

Le président français Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1 à Paris, mercredi 6 avril 2022.

Le président français Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1 à Paris, mercredi 6 avril 2022.

AFP

Les favoris de la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés à distance mercredi soir sur TF1 au moment où, selon les sondages, l’écart entre les deux se réduit comme peau de chagrin, chacun insistant sur le pouvoir d’achat des Français.

Ce duel décalé intervient en toute fin d’une campagne inédite, ballottée entre pandémie du Covid et guerre en Ukraine, à quatre jours d’un scrutin indécis et qui pourrait être marqué par une forte abstention, approchant ou dépassant le record de 2002 (28,4%). Le président sortant puis sa rivale d’extrême droite sont intervenus l’un après l’autre dans le cadre de l’émission du 20H00 de TF1, «Dix minutes pour convaincre».

Interrogés pour savoir quelle serait leur première mesure s’ils étaient élus le 24 avril, chacun a évoqué le maintien du pouvoir d’achat mis à mal par la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie notamment, ainsi que l’inflation. Pour Emmanuel Macron, il s’agira de «maintenir un bouclier pour le prix du gaz et de l’électricité», et d’indexer les pensions de retraite sur l’inflation «dès cet été».

De son côté, Marine Le Pen a indiqué que sa première mesure si elle accédait à l’Élysée serait «de baisser la TVA de 20 à 5,5% sur l’ensemble de l’énergie» et de créer «un panier de produits de première nécessité» avec une TVA à 0%. Au même moment, sur France 2, l’outsider Jean-Luc Mélenchon, en troisième place dans les sondages, a dit vouloir, s’il est élu, réquisitionner les stocks français de céréales, dont la production est menacée.

Rappel de l’ambassadeur

Interrogé sur le conflit en Ukraine, le président sortant, qui attaque désormais systématiquement l’extrême droite, a qualifié d’«infondées» et «scandaleuses» les critiques du premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.

«Ces propos sont à la fois infondés et scandaleux, mais ils ne m’étonnent pas» car Mateusz Morawiecki, soutenu par «un parti d’extrême droite», qui «s’immisce dans la campagne politique française» après avoir «plusieurs fois reçu madame (Marine) Le Pen», qu’il «soutient», a déclaré le président-candidat. La candidate RN a pour sa part réclamé le rappel de l’ambassadeur de France en Russie en signe de fermeté vis-à-vis de Moscou, suspecté d’avoir commis des massacres en Ukraine.

Marine Le Pen est en hausse régulière dans les intentions de vote, atteignant pour la première fois 23,5% contre 27% pour Emmanuel Macron, selon un sondage Ifop publié mercredi. Un autre sondage Ipsos, également publié mercredi, place Marine Le Pen à 22% contre 27% pour le président sortant.

«L’électrochoc est utile»

Ce «resserrement sondagier préoccupe», commente un proche du président-candidat. «On a trop fermé les yeux sur Marine Le Pen. Est-ce que c’est trop tard? Peut-être, mais je ne le crois pas. L’électrochoc est utile». Emmanuel Macron s’érige en rempart contre l’extrême droite, et plus particulièrement de Marine Le Pen. Il a reçu mercredi le soutien de l’ex-ministre de centre-droit Jean-Louis Borloo.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il caresse l’espoir de s’immiscer dans ce duel annoncé comme il l’a montré mardi lors d’un meeting à Lille relayé dans onze villes grâce à des hologrammes. Pas si simple, rétorque la socialiste Anne Hidalgo qui a mis en garde mercredi lors d’un déplacement à Cachan, en banlieue parisienne, contre un vote utile qui serait «imposé» aux Français.

Les candidats visent une ultime journée de meetings ou déplacements jeudi et vendredi, jetant leurs dernières forces dans la bataille. Ils ont jusqu’à vendredi minuit pour faire campagne, avant le scrutin de dimanche. «Je regrette tellement qu’il n’y ait pas de débat entre nous (…)», a déploré le communiste Fabien Roussel, sur France 2, «parce que dimanche soir on va tous être là à verser des larmes de crocodiles parce qu’un Français sur 3 risque de ne pas aller voter».

(AFP)

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