États-UnisL’ex-étoile de la biotech Elizabeth Holmes attendue en prison le 30 mai
Une cour d’appel fédérale a rejeté le dernier recours de l’ancienne étoile montante des biotechnologies contre son incarcération.
L’ancienne entrepreneuse avait demandé la suspension de sa peine le temps que la justice examine l’appel qu’elle a interjeté de sa condamnation à 11 ans et 3 mois de réclusion, en novembre dernier.
Dans une décision versée mardi soir au dossier, trois magistrats d’une cour d’appel fédérale de Californie ont estimé que le recours d’Elizabeth Holmes ne justifiait pas cette suspension, au motif que son argumentation ne soulevait pas une question de droit «substantielle» et que cet appel n’était pas susceptible de faire invalider sa condamnation.
Dans une décision rendue mercredi, le juge fédéral Edward Davila a enjoint à la condamnée de 39 ans de se présenter dans une antenne du bureau fédéral des prisons (BOP) le 30 mai, «pour commencer à effectuer sa peine».
Sollicités par l’AFP, les avocats d’Elizabeth Holmes n’ont pas donné suite. Quant au BOP, il n’a pas non plus répondu aux sollicitations de l’AFP sur le futur lieu de détention de l’ancienne égérie de la Silicon Valley.
Elizabeth Holmes a été condamnée pour tromperie dans le cadre de levées de fonds pour sa société Theranos, qui affirmait pouvoir révolutionner l’univers des diagnostics médicaux.
La technologie développée par Theranos n’a jamais fonctionné comme promis et la biotech a fermé ses portes en 2018, laissant sur le carreau des investisseurs qui avaient injecté plusieurs centaines de millions de dollars au capital de l’entreprise. Elizabeth Holmes a toujours clamé sa bonne foi, niant avoir cherché sciemment à tromper les investisseurs.
Rembourser
Dans une autre décision, rendue mardi, le juge Edward Davila a ordonné à Elizabeth Holmes et à l’ancien directeur des opérations de Theranos, Ramesh «Sunny» Balwani de restituer solidairement 452 millions de dollars à des investisseurs. Parmi eux, Rupert Murdoch, à qui les deux anciens partenaires doivent 125 millions de dollars.
Dans un entretien au «New York Times», publié début mai, Elizabeth Holmes a expliqué qu’avant même les dommages-intérêts, elle n’était pas en mesure de s’acquitter de ses frais d’avocats, que l’accusation a chiffré à plus de 30 millions de dollars. «Je vais devoir travailler durant le restant de mes jours pour les rembourser», a-t-elle dit.
La presse a rapporté qu’elle avait épousé en 2019 Billy Evans, dont la famille possède une chaîne d’hôtels. Elle a deux enfants en bas âge. Son histoire a fasciné les médias américains, car avant sa déchéance, elle incarnait une certaine image de la Silicon Valley innovante.