Catastrophe naturellePlus de 20’000 morts dans le séisme en Turquie et en Syrie
Jeudi, le bilan du tremblement de terre survenu en Turquie et en Syrie a une nouvelle fois bondi.
Le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord syrien lundi a fait plus de 20’000 morts, selon de derniers bilans qui ne cessent d’augmenter, alors qu’un premier convoi d’aide est entré dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie jeudi, au quatrième jour après la catastrophe.
Un correspondant de l’AFP a vu six camions, chargés notamment de matériel pour des tentes et de produits d’entretien, entrer en territoire syrien depuis la Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa. Selon Mazen Allouch, un responsable du poste-frontière, il s’agit d’une aide qui était attendue avant le séisme d’une magnitude de 7,8, suivi de plus d’une centaine de secousses qui ont dévasté la Syrie et la Turquie.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué dans un communiqué que ce convoi, composé de six camions transportant couvertures, matelas, tentes, matériel de secours et lampes solaires, devrait couvrir les besoins d’au moins 5000 personnes.
Plus de 20’000 morts
Le séisme a fait au moins 20’783 morts, selon les derniers bilans officiels, dont 17’406 en Turquie et 3377 en Syrie. Vingt-trois millions de personnes sont «potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables», estime l’OMS. Elle redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme.
À Tloul, un village du nord-ouest de la Syrie, les habitants ont dû fuir après qu’un barrage en terre s’est effondré sous les secousses du séisme. «Notre situation est dramatique. Regardez l’eau qui nous entoure», a déclaré Louan Hussein Hamadé, un des rares habitants à être resté dans le village sinistré, tout comme les champs environnants.
«Solidarité»
L’UE a envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi. Mais elle n’a initialement offert qu’une aide minimale à la Syrie par le biais des programmes humanitaires existants, en raison des sanctions internationales en vigueur depuis le début de la guerre civile en 2011.
Le commissaire européen Janez Lenarcic, coordinateur de l’assistance de l’Union européenne, était jeudi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, pour rencontrer des responsables turcs mais aussi les organisations humanitaires actives dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué la commission.
Dans les zones rebelles, le séisme complique l’arrivée d’aide, rendant difficilement praticables les routes d’accès à Bab al-Hawa, unique point de passage actuellement garanti par l’ONU. L’envoyé spécial de l’ONU, Geir Pedersen, a appelé à Genève «à ne pas politiser» l’aide à ce pays, ajoutant avoir évoqué le sujet avec des représentants des États-Unis et de l’Union européenne.
«Le séisme était terrifiant»
Des milliers d’habitations sont détruites de part et d’autre de la frontière et les secouristes poursuivent leurs efforts pour rechercher des rescapés dans les décombres, même si la fenêtre cruciale des 72 premières heures pour retrouver des survivants s’est refermée, la situation étant en outre aggravée par un froid glacial.
Le froid rend les conditions de vie infernales pour les rescapés. Dans la ville turque de Gaziantep (sud), les températures ont chuté tôt jeudi à -5 °C. Dans les camps de tentes du nord de la Syrie en revanche, les réfugiés avaient conscience d’avoir eu de la chance dans leur malheur. «Le séisme était terrifiant, mais les habitants ont remercié Dieu de vivre sous des tentes après avoir vu ce qui s’est produit autour d’eux», se consolait Fidaa Mohammad, une habitante du camp de Deir Ballout.