SuisseEn 2022, neuf émissions de radio et TV ont violé le droit
En 2022, l’AIEP a admis sept plaintes pour violation du principe de la présentation fidèle des événements et deux pour violation du principe de pluralité.
En 2022, l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) a traité 33 procédures de plainte. Elle «a constaté une violation du droit dans neuf cas (2021:6)», annonce-t-elle dans un communiqué de presse annonçant ce mardi la parution de son rapport 2022. Sur ces neuf cas, sept ont été admis «pour violation du principe de la présentation fidèle des événements» – et deux «pour violation du principe de pluralité».
Le principe de la présentation fidèle des événements a notamment été violé «dans le cadre de plaintes contre deux publications de SRF (un reportage radiophonique et l’article en ligne correspondant), qui traitaient de critiques émises à l’encontre d’un expert en communication mobile», estime l’AIEP. Cela a aussi été le cas «dans une contribution Instagram de SRF News sur la question du genre, dans un reportage télévisé de RTS sur la situation liée à la pandémie de Covid-19 en Suède ainsi que dans l’émission télévisée «Arena» de SRF consacrée à la guerre en Ukraine», liste l’AIEP.
Présentation fidèle des événements et pluralité
Dans son rapport, l’AIEP explique que le principe de la présentation fidèle des événements «vise à garantir la libre formation de l’opinion du public». Celui de pluralité doit «garantir l’égalité des chances des deux camps moyennant une présentation équivalente de leurs points de vue respectifs et d’éviter ainsi d’influencer de manière unilatérale le public».
Enfin, l’AIEP a estimé que le principe de pluralité n’avait pas été respecté «dans deux émissions consacrées à des votations populaires imminentes – une émission télévisée de RTS («Modification de la loi Covid-19») et une émission radiophonique de SRF qui incluait une allocution du Conseil fédéral («Frontex»)». À noter que la SSR a contesté les deux décisions devant le Tribunal fédéral; celles-ci ne sont donc «pas encore entrées en force».
Une perte de confiance qui «donne à réfléchir»
«La perte de confiance dans la politique, la science, les médias ainsi que dans autrui donne à réfléchir», écrit en préface du rapport Mascha Santschi Kallay, la présidente de l’AIEP. Rappelant que «la confiance ne se décrète pas par les autorités ni ne peut être exigée en vertu d’un quelconque statut», elle souligne que «le «quatrième pouvoir» doit être non pas à son propre service ou au service des trois autres pouvoirs officiels de l’État, mais bien au service de la population». Et de conclure: «Quiconque ne s’emploie pas à gagner la confiance de toutes et tous par une action sincère et bienveillante accepte qu’une partie importante du public se détourne et aille voir ailleurs».