Haïti: La Colombie a une «coresponsabilité» dans l’assassinat du président Moïse

Publié

HaïtiLa Colombie a une «coresponsabilité» dans l’assassinat du président Moïse

Le président colombien Gustavo Petro souhaite venir en aide à Haïti, plongé dans le chaos depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.

Gustavo Petro, lors d’un discours à Bogotá, le 16 mars.

Gustavo Petro, lors d’un discours à Bogotá, le 16 mars.

AFP

Le président colombien Gustavo Petro a reconnu que son pays avait une part de responsabilité dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse commis en 2021 par des mercenaires colombiens, affirmant qu’il allait se rendre en Haïti pour tenter de trouver une issue à la profonde crise qui y règne.

«Je souhaite me rendre en Haïti, c’est un sujet pour lequel la Colombie a une coresponsabilité. D’abord parce que Haïti nous a aidés à devenir un pays par le passé et, ensuite, parce que ce sont des mercenaires colombiens qui sont allés tuer le président haïtien, déclenchant la pire crise (que ce pays) a connu», a déclaré le président de gauche à des médias en République dominicaine, où il participe à un sommet.

Sans avancer de date concernant une possible visite, Gustavo Petro a estimé que le peuple haïtien devait résoudre lui-même la crise dans son pays, «mais il a besoin d’une aide démocratique, pas d’une aide basée sur les armes». Jovenel Moïse a été tué par balles en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens dans sa résidence privée de Port-au-Prince sans que ses gardes du corps n’interviennent.

Anciens militaires colombiens

Les États-Unis ont placé en détention onze personnes, accusées d’avoir planifié cet assassinat depuis Miami en Floride (sud-est). Parmi ces suspects se trouvent des Américains, des Haïtiens, des Vénézuéliens et des Colombiens.

Au moins 17 anciens militaires colombiens se trouvent par ailleurs dans une prison de Port-au-Prince dans le cadre de cette affaire. L’enquête américaine a révélé que deux hommes, à la tête d’une société de sécurité à Miami, avaient prévu de séquestrer Jovenel Moïse pour le remplacer par un Américano-Haïtien.

La mort du président a aggravé le chaos dans ce petit pays pauvre des Caraïbes, qui était déjà en proie à une grave crise économique, politique et humanitaire. Il est aux mains de gangs violents, qui ont tué quelque 530 personnes et en ont kidnappé près de 300 depuis janvier, selon l’ONU. Haïti a été une pierre angulaire de l’indépendance de la Colombie, du Venezuela, de Panama, de l’Équateur, du Pérou et de la Bolivie grâce à son appui militaire à Simon Bolivar au XIXe siècle.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires