Conseil des Etats: Ils refusent d’interdire l’importation du foie gras… pour une voix!

Publié

Conseil des ÉtatsIls refusent d’interdire l’importation du foie gras… pour une voix!

Vote très serré jeudi à la Chambre des cantons, qui préfère miser sur une déclaration obligatoire figurant sur les produits.

Eric Felley
par
Eric Felley
Le Conseil des États estime que le foie gras ne doit pas faire l’objet d’une interdiction.

Le Conseil des États estime que le foie gras ne doit pas faire l’objet d’une interdiction.

Getty Images/Westend61

Essayé, pas pu. Une fois encore, le Parlement est nanti d’une motion visant à interdire l’importation du foie gras issu du gavage, une méthode de production interdite en Suisse depuis 40 ans. Mais rien à faire. Le Conseil national avait pourtant adopté en février 2022 une motion de Martin Haab (V/ZH) avec une confortable majorité de 119 voix contre 61.

Jeudi au Conseil des États, l’interdiction d’importer du foie gras n’est pas passée par 19 voix contre 18, avec la voix prépondérante de sa présidente Brigitte Häberli-Koller (C/TH). La motion a toutefois été acceptée, mais avec un amendement qui la rend quasi inoffensive. Le Conseil fédéral est chargé d’élaborer un «régime de déclaration spécifique aux produits issus de l’engraissement des oies et des canards par gavage selon l’ordonnance agricole sur la déclaration».

Une interdiction de consommation

La majorité a préféré cette obligation de déclaration, plutôt que l’interdiction. elle suit ainsi les recommandations du Conseil fédéral et d’Alain Berset qui ne sont pas chauds pour fermer les frontières au foie gras. L’interdiction violerait les accords de la Suisse dans le cadre de l’OMC et avec l’Union européenne. Elle serait aussi la seule de ce type en Europe. Enfin L’interdiction d’importation équivaudrait à une «interdiction de consommation», en particulier en Suisse romande où cela «nuirait à une tradition culinaire fortement ancrée dans la société».

Une minorité du Conseil, composée de la gauche et d’autres parlementaires, voulait en finir avec l’importation du foie gras. Commercialement ce produit pourrait faire l’objet d’une exception dans les accords de l’OMC, dès le moment où sa production relève d’une «pratique cruelle», selon Maya Graf (V/BL). La Suisse aurait pu justifier sa position par une pesée des intérêts avec un respect plus strict en matière de protection des animaux.

Le dossier retourne au Conseil national.

Ton opinion

158 commentaires