Guerre en UkraineL’afflux de réfugiés donne du fil à retordre aux autorités
La capacité d’accueil suisse est mise à rude épreuve et le placement de réfugiés dans des familles ne va pas aussi vite que souhaité.
Les chiffres donnent le vertige. Entre 500 et 1000 Ukrainiens arrivent en Suisse par jour, écrit le «SonntagsBlick». Il y en a déjà 15’000 enregistrés dans les centres d’asile en Suisse. Les autorités en prévoient 60’000 d’ici l’été.
«Les autorités sont plus que sollicitées - surtout en ce qui concerne l’hébergement», écrit le journal dominical. Il n’y a que 9000 lits dans les centres d’asile. Les hôpitaux, abris PC, hôtels et salles de sport vont être mis à disposition, par les cantons et les communes. À Genève, les places d’hébergement pourraient «faire défaut», écrit le gouvernement cantonal. Au bout du lac, 482 personnes en provenance d’Ukraine ont déjà trouvé refuge.
Lenteur du placement dans les familles
Les réfugiés peuvent compter sur la solidarité privée. Mais là, ça coince. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) et Campax ont mis sur pied un système de familles d’accueil. Sur 28’000 familles ayant fait un pas en avant, seulement 540 hébergent déjà des Ukrainiens. Certaines «perdent patience», écrit la «NZZ am Sonntag».
«Ce n’est pas un modèle Airbnb où nous pouvons placer des réfugiés avec une famille en appuyant simplement sur un bouton», répond Miriam Behrens, la directrice de l’OSAR. «Il ne s’agit pas principalement de logement, mais de personnes.»
C’est que, une fois arrivé dans un des six centres d’asile, un placement prend entre une heure et une heure et demie, car après une discussion, on cherche la meilleure famille d’accueil dans des bases de données. Ce qui permet de placer en moyenne 100 personnes sur une journée. «L’OSAR fait ce qu’il est actuellement possible de faire», écrit le Secrétariat d’État aux Migrations.
Attention au trafic d’êtres humains
La NZZ am Sonntag explique encore que de nombreux réfugiés sont à la recherche d’un logement sur les réseaux sociaux. La directrice de l’OSAR met en garde: «Parmi les offres, sont aussi mélangés des trafiquants d’êtres humains et des proxénètes, c’est dangereux.»
Quid de l’aspect financier? Le «SonntagsBlick» écrit que, pour l’instant, dans la majorité des cantons, le soutien aux familles d’accueil est «en débat, mais n’est pas encore institutionnalisé». Par contre, la Confédération donnera aux cantons 18’000 francs par année et par réfugié, ainsi que 3000 francs pour des cours de langue.