Du matériel de guerre «en partie» suisse pourra être envoyé en Ukraine

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Décision du Conseil fédéralDu matériel de guerre «en partie» suisse pourra être envoyé en Ukraine

Le Conseil fédéral a clarifié sa position sur les exportations de matériel de guerre. Il use de sa marge de manoeuvre pour autoriser certains envois.

Des lances-roquettes dont au maximum 50% de la valeur vient de composants suisses pourront finir en Ukraine.

Des lances-roquettes dont au maximum 50% de la valeur vient de composants suisses pourront finir en Ukraine.

Armée suisse

La Suisse ne livrera pas de matériel de guerre directement en Ukraine et continuera d’interdire aux pays qui nous en ont acheté de le livrer par la suite à l’Ukraine. Telle est le décision prise vendredi par le Conseil fédéral, pieds et poings liés par la loi sur la neutralité. En revanche, il a ouvert une possibilité: des armes «en partie» suisses pourront finir sur le front de guerre.

Dans son communiqué, il prend exemple sur deux demandes de l’industrie des armes en Suisse, qui veut exporter des pièces détachées vers l’Italie et l’Allemagne. Elles concernent «des composants de lance-roquettes antichar et de composants destinés à la défense aérienne». Bien qu’il reconnaisse que «les deux transactions présentent le risque que certains des composants soient utilisés dans du matériel de guerre livré ensuite à l'Ukraine», il les a autorisées.

Pas plus d’une moitié suisse

Seule une condition est posée: les pièces suisses ne doivent pas représenter plus de 50% de la valeur du produit guerrier final. «La loi fédérale sur le matériel de guerre permet aux entreprises suisses de participer aux chaînes de valeur internationales de l'industrie d'armement», dit le Conseil fédéral. 

Selon le «Tages Anzeiger», la décision a été prise après de longues discussions internes au Conseil fédéral et, surtout, sous de fortes pressions internationales. Il est par exemple raconté comment les conseillers fédéraux ont été sollicités à plusieurs reprises lors du Forum économique mondial de Davos par des ministres européens ou des représentants de l’OTAN, invitant le gouvernement à être moins rigide dans son inteprération des lois sur la neutralité.

(ywe)

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