Motocyclisme: Aegerter: première mission accomplie

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MotocyclismeAegerter: première mission accomplie

Assuré de la victoire en Coupe F.I.M. MotoE dès la course de samedi – deuxième place, chute de son ultime contradicteur, le Brésilien Granado –, Dominique Aegerter n’est pas au bout de ses peines.

Jean-Claude Schertenleib Misano
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Jean-Claude Schertenleib Misano

Première partie de la mission accomplie. Premier titre 2022 – le deuxième, après son sacre en Supersport l’an dernier – assuré. Deuxième partie de la mission? Réussir la dernière course MotoE de l’année, ce dimanche après-midi (15h30), puis fêter dignement ce sacre (pour une partie de son entourage, cela a déjà commencé samedi soir).

Ensuite – on lui laissera la journée de lundi pour récupérer -, Dominique Aegerter va immédiatement devoir se mettre en mode «Supersport» et, plus encore, en mode «pilote qui aimerait régler son avenir dans une semaine à Magny-Cours». Et ce n’est pas si simple que cela.

Rappel de la situation: champion du monde Supersport en titre, toujours en tête du même championnat cette année, malgré son erreur de Most (chute le samedi, il a ensuite simulé une blessure en espérant que la course soit arrêtée), Aegerter rêve de Superbike, la classe principale de l’autre championnat des courses de vitesse. «Andrea Dosoli (le responsable du programme Superbike/Supersport chez Yamaha) est présent ce week-end à Misano; nous avons eu un rapide entretien dans lequel il m’a confirmé que la situation évoluait dans le bon sens, mais sans me donner plus de précisions», soupire le Bernois. 

Où il est question de marché...

En championnat du monde Superbike, le team officiel Yamaha est formé du Turc Toprak Razgatlioglu (tenant du titre) et de l’Italien Andrea Locatelli. Un team satellite (GRT) aligne également des Yamaha, pilotées actuellement par l’Américain Garrett Gerloff et le Japonais Kohta Nozane. Or, Gerloff serait en partance pour BMW et son guidon pourrait revenir à Aegerter: «Pour moi, c’est la seule solution envisageable. Mais je ne suis pas le seul intéressé (on parle notamment du leader actuel du championnat US, Jake Gagne et, désormais, de l’Australien Remy Gardner, champion du monde Moto2 l'an dernier et qui va perdre son guidon MotoGP chez KTM à la fin de la saison), et j’ai besoin de précisions et de garanties, notamment sur le matériel à disposition et les hommes qui vont s’en occuper. Je ne signerai pas un contrat avant que tout soit réglé», ajoute le pilote bernois.

Problème: si l’on met économiquement en concurrence le marché nord-américain (Gagne) et... le marché suisse (Aegerter), on devine pour qui vont les préférences. Ce qui enrage logiquement Dominique: «J’ai été champion du monde l’an dernier à ma première tentative dans la catégorie Supersport, je suis en tête du championnat cette année, mais qui le sait? A part «LeMatin.ch» et, quelques fois, un article dans un quotidien alémanique, les retombées sont très faibles.» Et elles ne seront pas plus grandes si, plutôt que de pouvoir «vendre» des victoires en Supersport, Aegerter devrait l’an prochain essayer d’expliquer qu’une sixième place en Superbike, avec une moto d’un team satellite, est aussi un sacré exploit.   

Champion du monde en titre de Supersport, Dominique Aegerter ne serait pas assez «vendeur»…

Champion du monde en titre de Supersport, Dominique Aegerter ne serait pas assez «vendeur»…

imago images/Eibner

Et s’il restait électricien?

Sportivement, pour un pilote, passer du Supersport au Superbike est une promotion. Comme de passer de la Moto2 à la classe MotoGP. Sur le plan médiatique, si important quand il s’agit de justifier des budgets importants, ce n’est pas nécessairement le cas, Tom Lüthi l’ayant rappelé il y a quelques années avec son année «blanche» en MotoGP, avant de retrouver quelques fois les grands titres en étant redescendu en Moto2.

Quand Aegerter dit que «personne ne sait ce qu’est le Supersport et le Superbike», il sait en revanche que la MotoE, parce que les courses sont retransmises par la télévision nationale suisse, lui assure une présence intéressante. Qu’il peut monnayer. Alors, on recharge les batteries et on repart pour un programme double Supersport/MotoE? «Avant même que j’assure le titre, samedi, mon employeur actuel (le team Dynavolt-Intact GP) m’a fait savoir qu’il aimerait bien me conserver. L’an prochain, cette équipe allemande alignera deux pilotes avec les nouvelles Ducati MotoE. Problème, si une décision dans ce sens devait être prise, elle ne le sera pas avant de connaître les différents calendriers, pour être certains qu’il n’y aura pas de collisions de dates entre les deux championnats», soupire Aegerter. Ce dimanche soir, la fête sera belle. Mais dès demain, la réalité reprendra ses droits. Vous avez dit gueule de bois?

Noah Dettwiler: «Aïe!» 

Engagé en Junior GP, l’espoir suisse Noah Dettwiler a quitté Misano dès samedi soir, direction la Suisse, pour s’y faire opérer d’une fracture multiple au pied droit. Alors qu’il se battait dans le top 10 de la course – on ne l’avait encore jamais vu aussi incisif –, le protégé de Tom Lüthi a été victime d’un highside, il est retombé lourdement au sol, avant de pouvoir s’éloigner de lui-même du milieu de la piste.

De la pluie? Pas de pluie!

On nous promettait une tempête, le ciel de Misano est à peine voilé. Les courses de ce dimanche devraient donc se dérouler dans des conditions idéales. Pour qui? Le warm-up matinal s’est terminé sur un triplé Ducati, devant Fabio Quartararo. Dans l’ordre: Bastianini (avec une moto aux couleurs historiques de feu son patron Fausto Gresini), Bagnaia et Marini.

Le temps est sec à Misano.

Le temps est sec à Misano.

REUTERS

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