LausanneLe juge Yves Donzallaz quitte l’UDC pour de bon
Alors qu’il doit accéder à la présidence du TF pour la période 2023-2024, le juge valaisan a préféré couper les ponts avec le parti qui l’avait fait élire en 2008.
- par
- Eric Felley
«Le Tribunal fédéral propose à l’Assemblée fédérale d’élire pour la période 2023 à 2024 Monsieur le Juge fédéral Yves Donzallaz en qualité de président du Tribunal fédéral et Monsieur le Juge fédéral François Chaix comme vice-président». Dans un communiqué diffusé le 11 octobre dernier, la plus haute instance judiciaire helvétique a annoncé que l’actuel vice-président, le Valaisan Yves Donzallaz, allait devenir président du TF.
Destitution immédiate
Lundi, ce dernier a fait savoir qu’il coupait désormais ses liens avec l’UDC, le parti qui l’avait fait élire juge fédéral en 2008. Yves Donzallaz avait été réélu en 2014, pour la période 2015-2020. Il avait été réélu en 2020, mais contre l’avis de son parti, car il avait pris certaines décisions qui avaient déplu aux dirigeants de l’UDC, comme celle de transférer les données de 42 000 clients UBS à la France en 2019. La cour fédérale avait fait ce choix par 3 voix contre 2, dont celle d’Yves Donzallaz. Le conseiller national Pirmin Schwander (UDC/SZ) avait demandé alors sa destitution immédiate.
Plus du tout les mêmes idées
Lors de sa réélection en 2020, le juge valaisan avait été auditionné par le groupe UDC aux Chambres fédérales: «Il s’est avéré que les valeurs qui animent Yves Donzallaz s’écartent sur des points essentiels de celles de l’UDC, notait le communiqué du groupe. Après une discussion constructive, le groupe UDC a donc décidé de recommander à l’Assemblée fédérale la non-réélection du juge fédéral Yves Donzallaz en tant que membre de l’UDC».
Alors qu’il devient président, Yves Donzallaz s’émancipe donc de ses liens avec l’UDC, avec laquelle il a conclu un accord dont le but est «d’assurer la possibilité d’une collaboration apaisée et constructive avec l’UDC Suisse dans le cadre de [son] éventuelle fonction de président du Tribunal fédéral».