Wimbledon 2023Stan Wawrinka: «J’essaie de profiter à fond»
Parce qu’il sort d’un gros bloc de préparation physique, le Vaudois attaque son tournoi sans pression, lundi face à Emil Ruusuvuori (vers 18 h).
- par
- Mathieu Aeschmann
Stan Wawrinka attaque lundi son 17e Wimbledon. La statistique pose une carrière et aide à mettre les choses en perspective. Sur la ligne de départ, seul Novak Djokovic fait mieux (18e) et Richard Gasquet aussi bien. Même Sir Andy Murray, avec ses deux titres et son «membership», n’a pas autant ferraillé que «Stanimal» sur l’herbe mythique du SW19. Les chiffres racontent la longévité et l’excellence. Ils supposent aussi le plaisir des vieux habitués.
«Je viens à pied, comme chaque année. Et ne vous inquiétez pas, il y a tout ce qu’il faut dans la maison.» Expert en barbecue, fin gourmet, le Vaudois ne cache pas son plaisir de retrouver ce moment de l’année particulier. «Même si je n’y ai pas toujours récolté les résultats que j’espérais, j’adore le gazon; surtout dans ces conditions. Ici les terrains sont tellement magnifiques. Ils attendent le dernier moment pour tailler à la bonne hauteur. Et les deux premiers jours, on a le privilège de fouler des courts parfaits. C’est incroyable.»
Même après dix-sept ans, le plaisir reste intact. Et peut-être même que cette année, il se pare d’une forme de légèreté. Car en juin, Stan Wawrinka a choisi de suer loin du Queen’s; il débarque donc à Church Road avec l’esprit libre de ceux qui n’attendent qu’une bonne surprise.
«Après Roland, j’ai fait une belle préparation physique puis tennis. J’ai préféré bosser avec Pierre (Paganini) que disputer un tournoi de préparation sur gazon. La saison est encore longue, je vais rebasculer sur terre battue après Wimbledon, à Gstaad et Umag. Et il fallait prendre ce temps pour préparer les six prochains mois.»
Une belle ambiance
Préparer, planifier, renoncer. À 38 ans, l’exigence force le respect. Mais il faut peut-être en déduire que Stan Wawrinka espère plutôt briller à Cincinnati, New York ou Bâle que cette semaine à Wimbledon. «Contre Rusuuvuori, je m’attends à un match compliqué. C’est un très bon joueur, contre qui j’ai perdu l’année dernière à Montréal (en trois sets). Il est à l’aise sur les surfaces rapides, joue vite du fond. Mais je me sens bien. Il faudra juste voir si j’arrive à sortir un gros match.»
Un gros match, Stan Wawrinka sait qu’il en est capable, même sans trop de repères. Surtout si le public s’en mêle, comme à Bâle il y a neuf mois ou à Paris plus récemment. «C’était magnifique. Je continue pour vivre ce genre d’émotions. C’est ce genre d’expérience qui me donne envie d’essayer d’aller plus loin dans les tournois. À Wimbledon, l’ambiance est différente. Mais le No 18 en fin de journée, cela promet un stade plein, dans lequel on sent le public très près de nous. Il y aura une belle ambiance. Je vais essayer d’en profiter à fond.» Stan Wawrinka n’a pas besoin d’en dire plus. Il se réjouit comme au premier jour.