Danemark – Suisse: ce qu’on a aimé et moins aimé

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FootballDanemark – Suisse: ce qu’on a aimé et moins aimé

Au prix d’un jeu sans idées, l’équipe de Suisse s’est au moins montrée solide défensivement contre le Danemark samedi en amical. Avec un bon Yvon Mvogo.

Florian Vaney - Copenhague
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Florian Vaney - Copenhague
Yvon Mvogo a saisi sa chance samedi face au Danemark.

Yvon Mvogo a saisi sa chance samedi face au Danemark.

Toto Marti/Blick/freshfocus

On a aimé

La concentration défensive

S’il faut retenir une satisfaction collective de ce premier amical, c’est celle-ci. Dan Ndoye s’est un peu trop souvent fait prendre dans son dos, Manuel Akanji ne s’est pas toujours montré irréprochable dans son jeu vers l’avant, mais au-delà de ça l’équipe de Suisse a maintenu le Danemark dans des zones globalement peu dangereuses. Il y avait là l’un des grands thèmes de discussion autour de la sélection, qui a encaissé tellement de buts évitables. Elle a répondu présent.

L’atmosphère au Parken Stadium

Cela fait toujours quelque chose vu de Suisse, où ce genre d’animations peinent à exister autour de l’équipe nationale. Samedi, le Parken Stadium a mis au point un magnifique show d’avant-match, autour d’un joli tifo étalé tout le long du «mur rouge». L’enceinte était loin d’afficher complet, l’ambiance très inégale d’un instant à l’autre, mais l’électricité qui régnait en certaines occasions, notamment lorsque les Danois se projetaient rapidement vers l’avant, avait quelque chose de très sympathique. Sans doute qu’à l’Euro, le peuple rouge saura se mobiliser derrière son équipe nationale.

Yvon Mvogo

Le Fribourgeois a eu une vraie grosse parade à effectuer: à la 61e sur un coup franc de Christian Eriksen. Il en a sans doute rajouté un peu, pour les photos, mais il a surtout parfaitement bondi sur sa gauche pour détourner le ballon. À côté de ça, le numéro 1 à Lorient a montré une certaine sérénité dans le jeu au pied et s’est plusieurs fois illustré par son placement intelligent, pour couper plusieurs ouvertures en profondeur danoises. Un bon match de ça part, dans un contexte peu évident, avec cette entrée en jeu à la 38e après la blessure de Yann Sommer.

Yvon Mvogo dans ses œuvres.

Yvon Mvogo dans ses œuvres.

IMAGO/ZUMA Wire

On a moins aimé

La blessure de Yann Sommer

Juste avant de quitter le terrain, Yann Sommer a glissé un petit signe de la main à la centaine de fans suisses présents à Copenhague. Les prochaines heures diront s’il s’agissait d’une simple marque de reconnaissance du gardien suisse ou d’un véritable «au revoir» plus longue durée. Le portier de l’Inter s’est tordu la cheville à la 25e minute. Pas assez méchamment pour être évacué du terrain au moment même, mais suffisamment pour devoir céder sa place une dizaine de minutes plus tard. Il est retourné à Milan pour se faire soigner.

Le Bâlois n’est pas un habitué de ce genre de défaillance. Il n’y a, a priori, évidemment pas à s’inquiéter de sa capacité à être rétabli pour l’Euro. Tout juste faut-il saluer la performance d’Yvon Mvogo, excellent dans son rôle de doublure samedi. Et le clin d’œil du destin: si Gregor Kobel avait accepté de n’être «que» le remplaçant de Yann Sommer, il aurait probablement reçu une heure de jeu samedi et potentiellement 90 minutes mardi sous le maillot national. Au lieu de ça, il a quitté le rassemblement en début de semaine. Et Mvogo a saisi sa chance.

Les mots de Denis Zakaria

Le Genevois a vu «une très belle performance de la Suisse», où il n’a manqué «que le dernier geste», au cœur d’une soirée «positive». C’est du moins ce qu’il a prétendu après le coup de sifflet final. Rien contre le milieu de Monaco personnellement. Après tout, il y avait là un discours d’équipe, où la communication positive est supposée mener à des résultats positifs. Le positif appelle le positif, on peut y croire. Mais amener un peu de nuance à l’heure de l’analyse aurait sans doute été plus approprié.

L’ennui

En tant que mordu de football, on trouve toujours quelque chose auquel se raccrocher pour prendre du plaisir durant un match. Une question qui trotte en tête, une réflexion à approfondir, un regard à poser ailleurs que sur le ballon, une attitude à analyser. Mais le football n’est pas qu’un sport de spécialistes et de passionnés. Samedi soir, les simples curieux qui ont fait le choix de s’arrêter sur ce Danemark – Suisse se sont très probablement ennuyés. Parce que la Suisse a généré très, très peu d’émotions par le jeu. Il fut un temps, pas si lointain, où se reproche-là avait quasiment disparu de la surface. Aujourd’hui, il revient un peu trop souvent.

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