Amérique du Sud – Le Pérou va solliciter le Chili pour juger Alberto Fujimori

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Amérique du SudLe Pérou va solliciter le Chili pour juger Alberto Fujimori

L’ancien président péruvien va être poursuivi pour les stérilisations forcées de milliers de femmes lorsqu’il était au pouvoir.

On estime à environ 270’000 le nombre de femmes, la plupart indigènes ne parlant pas l’espagnol, qui ont été contraintes de subir une ligature des trompes à des fins de stérilisation. Ici des manifestantes en novembre dernier dénonçaient le rôle de Fujimori.

On estime à environ 270’000 le nombre de femmes, la plupart indigènes ne parlant pas l’espagnol, qui ont été contraintes de subir une ligature des trompes à des fins de stérilisation. Ici des manifestantes en novembre dernier dénonçaient le rôle de Fujimori.

AFP

Le Pérou va demander au Chili d’élargir la convention d’extradition de l’ex-président Alberto Fujimori afin de pouvoir le poursuivre pour les stérilisations forcées de milliers de femmes entre 1996 et 2000, a-t-on appris auprès des autorités judiciaires samedi. Le ministère public «présentera au moment opportun une demande élargie d’extradition au Chili», a précisé la procureur chargée de l’affaire Carmen Rosa Crisostomo.

Alberto Fujimori, 83 ans, est actuellement hospitalisé sous surveillance policière pour un problème cardiaque. L’ancien président, extradé par le Chili en 2007, purge depuis 2007 une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l’humanité commis pendant ses dix ans au pouvoir. La semaine dernière, le juge péruvien Rafael Martinez a indiqué qu’il se heurtait, pour le juger pour les stérilisations forcées, au fait que la convention d’extradition avec le Chili n’avait pas prévu ce chef d’accusation. Samedi, il a décidé de poursuivre M. Fujimori et plusieurs anciens ministres, avant que les autorités judiciaires ne suspendent la procédure, à la demande de la défense, faute de respecter la lettre de la convention d’extradition.

On estime à environ 270’000 le nombre de femmes, la plupart indigènes ne parlant pas l’espagnol, qui ont été contraintes de subir une ligature des trompes à des fins de stérilisation, dans le cadre du Programme national de santé de la reproduction et de planification familiale mis en œuvre par l’ancien président Fujimori.

Le but de ce programme était de réduire le taux de natalité au Pérou afin de favoriser la croissance économique. Au moins 18 femmes sont mortes au cours de ces opérations, selon des chiffres officiels. Quelque 1317 plaintes concernant des stérilisations forcées ont été déposées, une affaire ouverte en 2002 puis classée avant d’être rouverte à nouveau plusieurs fois.

Parmi les accusés, figure Alejandro Aguinaga, un médecin personnel de M. Fujimori, ancien ministre de la Santé et élu du parti Force Populaire de Keiko Fujimori, la fille et héritière politique de l’ancien président.

(AFP)

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