Ski alpinCamille Rast: «J’avais envie de prendre du plaisir»
Si elle était déçue de son géant (16e), la Valaisanne de 22 ans était plutôt satisfaite de son premier slalom olympique qu’elle a terminé à une prometteuse 7e place.
- par
- Christian Maillard Yanqing
Septième et un diplôme olympique: si dans un coin de sa tête, Camille Rast avait peut-être rêvé de faire aussi bien que Wendy Holdener, de repartir de Yanqing avec une médaille, elle savait très bien que la mission serait compliquée, qu’il lui faudrait deux manches à la Vlhová pour réaliser cet exploit. Il n’y en a eu finalement qu’une, la seconde, où la Valaisanne de 22 ans a réalisé le 3e chrono, prometteur pour l’avenir. Si au final, elle regrettait un premier parcours sur lequel elle a perdu trop de temps (9e à 1’’18 de l’Allemande Lena Dürr), au final, le bilan est plutôt positif alors qu’elle disputait son premier slalom olympique. Il y en aura d’autres…
Camille Rast, quel est votre sentiment, à «chaud», après cette 7e place?
À chaud, c’est beaucoup d’émotion. Ne serait-ce déjà avec ce résultat d’ensemble de l’équipe. La médaille de Wendy nous amène beaucoup de joie. Concernant ma journée, je peux vraiment être fière de ma deuxième manche. Je suis vraiment contente d’avoir réussi à skier comme ça. Malheureusement, lors de la première, je perds un peu trop pour prétendre un peu plus. Là je ressors avec une 7e place alors que je recherchais un top 10. Je pense que je peux mettre une gommette positive.
Dans quel état d’esprit étiez-vous justement avant d’aborder ce slalom?
Il y avait eu un peu de déception lundi après le géant (16e) mais j’ai réussi à passer par-dessus et relever la tête ce mercredi matin où j’ai pu faire quelques belles manches à l’échauffement. Si j’étais sceptique par rapport à la première manche où j’ignorais si j’allais trouver les clés, j’étais plus emballée pour la 2e où le parcours était vraiment chouette. Mauro Pini, le coach de Vlhová, nous a vraiment fait un beau truc pas du tout régulier avec tout le temps des changements de rythme. Ce sont des choses que j’adore, Pour moi c’était parfait.
Après tout ce que vous avez vécu (une mononucléose et une grave blessure à un genou), toutes ces étapes par lesquelles vous avez dû passer pour vous reconstruire, que représente pour vous cette 7e place?
Ça montre que le travail paie, tout simplement. Parce que je ne serai pas là aujourd’hui avec autant de sacrifices et toutes les personnes qui m’ont aidée à revenir, à continuer à me construire et à grandir. J’espère maintenant que plein de choses m’attendent devant moi. Cela me donne dans tous les cas beaucoup de motivation pour continuer dans cette voie. Ça montre que je suis présente et que si je continue de travailler ainsi il y a de la marge de progression.
Lundi après le géant vous disiez que vous vous étiez mis beaucoup trop de pression. Qu’avez-vous changé pour l’évacuer?
Mercredi j’avais envie de me rattraper un peu, de prendre du plaisir et ne pas gâcher une belle piste de slalom en me mettant trop de pression. Du coup, j’ai vraiment essayé de relâcher mon ski et la pression au départ. J’ai discuté avec les entraîneurs avec lesquels j’étais en haut et c’était plutôt bien, comme rarement dans la saison. J’avais un bon feeling.
La médaille de Wendy Holdener semble beaucoup vous réjouir?
Oui clairement car on a passé beaucoup de temps ensemble l’année passée. Une médaille dans une équipe de quatre avec les meilleurs athlètes du monde c’est quand même quelque chose. À l’arrivée, on l’a vu un peu déçue car elle ne pensait pas que cela suffise. Mais je l’ai croisée juste avant de venir vers vous, les émotions étaient bien présentes, les larmes sont montées et c’était vraiment beau. Ça fait plaisir de faire du sport pour ces émotions-là.
Et que lui avez-vous dit, à Wendy?
Bravo! Que c’était vraiment mérité. Moi aussi ça m’a vraiment touchée, sa médaille, car je l’ai vu à un moment donné douter. J’espérais qu’elle fasse quelque chose de bien. Je m’entends super bien avec elle, c’est vraiment une fille chouette, ouverte à la discussion. On a vraiment une belle équipe.
Quels souvenirs garderez-vous de vos premiers Jeux?
Cela a fait bizarre de faire des JO aussi loin de la maison avec si peu de public. Je me réjouis de vivre d’autres Jeux dans une station en Europe. À Milan, ça va vraiment être quelque chose de chouette. Après, il ne faut jamais arrêter de rêver et continuer de travailler pour la suite.
Votre programme c’est quoi, le Team Event?
C’est encore ouvert, maintenant avec le Covid on ne sait jamais. J’aimerais quand même rester jusqu’à la fin, profiter des pistes ici pour m’entraîner et prendre quelques jours de repos avant. Et on verra la suite…