Hockey sur glaceQuatre questions ajoulotes après le revers à Rapperswil
Tantôt à la peine, tantôt plus entreprenant mardi à Rapperswil, Ajoie n’a pas été loin, finalement, de rééditer son hold-up de vendredi dernier à Zoug.
- par
- Julien Boegli Rapperswil
Le HC Ajoie est en train de prendre conscience que son quotidien en National League sera fait de souffrance. Dominé plus que dominant, résistant plus que réellement existant, il continue de se battre, malgré tout, contre l’adversité et le sort qui s’acharne sur sa légion québécoise. En quittant la patinoire st-galloise, quatre questions nous sont venues en tête.
Que se passera-t-il lorsque l’ange gardien n’aura pas la tête aux affaires?
En accédant à la National League, Tim Wolf savait pertinemment que le boulot ne manquerait pas. Mais que ce serait sa grande chance de pouvoir percer dans la grande ligue. Le gardien zurichois de Porrentruy n’arrête pas: il remue sa mitaine et s’interpose sans le moindre répit. Mardi, ce sont 45 frappes qui se sont abattues sur sa cage. Un chiffre qui peut paraître énorme pour d’autres mais qui entre dans ses standards depuis la reprise, avec une moyenne de 42,4 envois adressés par soirée, bien au-delà de la moyenne des portiers de NL (33,5).
Ce qui interpelle, c’est surtout le nombre de tirs concédés depuis le slot, soit 21,7 par match (moyenne de la ligue: 13,8). Ce qui rend les performances de l’ange gardien du HCA plus impressionnantes encore. Au mieux, il tient son groupe dans le match. Au pire, il lui évite une déculottée. Mais qu’adviendra-t-il lorsqu’il connaîtra une baisse de régime?
La défense ajoulote est-elle capable de resserrer la garde?
Il y a tôt ou tard un moment où elle finit par être dépassée. Sur le 1-0? Un manque de rigueur dans le slot a permis à Yannick-Lennart Albrecht de tromper Wolf en toute tranquillité. Sur le 2-2? Un mauvais repli défensif du duo Birbaum/Pouilly et Roman Cervenka a tout loisir de loger la rondelle dans la lucarne. Sur le 3-2 du Top Scorer Eggenberger? Une autre paire défensive (Hauert/Leduc) s’est fait prendre de vitesse par Andrew Rowe. La brigade défensive jurassienne ne triche pas, jamais ! Mais réussira-t-elle à se mettre au niveau imposé par la National League?
Jérôme Leduc a-t-il montré une première facette de son potentiel?
Deux frappes puissantes et deux buts à la clé mardi. Ni contre Bienne en ouverture de saison (des débuts certes encourageants), ni contre Lugano juste après (une soirée cauchemardesque ponctuée d’un -5) Jérôme Leduc n’avait pu véritablement se révéler. Blessé au dos pendant dix jours, le défenseur québécois a réussi son «come-back». Il pourrait être ce « blueliner » qui manquait jusque-là à l’entraîneur Gary Sheehan. Mais à trop vouloir se porter vers l’avant, il s’est quelques fois laissé aller à négliger sa mission défensive.
Le Québec est-il désormais maudit en Ajoie?
Le Québec flamboyait en Swiss League, il souffre en National League. Jamais, depuis la 2ejournée de championnat face à Lugano, Gary Sheehan n’a pu inscrire ses quatre renforts étrangers sur une feuille de match. Alors même que Jérôme Leduc effectuait son retour au jeu mardi après dix jours de pause en raison d’une douleur au bas du dos et que Guillaume Asselin (adducteurs) a repris le chemin de l’entraînement lundi, on s’est dit que d’ici peu, Philip-Michaël Devos et Jonathan Hazen pourraient enfin pouvoir compter sur le soutien de leurs deux compatriotes d’outre-Atlantique. Patatras! Après 51’17, une charge à peine appuyée de Roman Cervenka à la bande et le genou gauche de Hazen se tordait à la réception. Rotule sortie. Ligaments touchés? Absent une partie des play-off ce printemps (la fin de la demi-finale contre Langenthal et le début de la finale face à Kloten), déjà pour une blessure au genou, il est à craindre une longue indisponibilité pour le deuxième meilleur compteur ajoulot actuel (2 buts et 4 assists).