FranceAnnecy rend hommage aux victimes et héros de l’attaque de jeudi
Après l’agression qui a fait six blessés, dont quatre enfants, une grande foule s’est réunie dimanche. Le maire a vanté le courage de ceux qui ont voulu arrêter l’assaillant ou soutenu les victimes.
«Un signe fort d’union et de solidarité»: des centaines de personnes ont rendu hommage aux victimes de l’attaque au couteau, dimanche, à Annecy, qui a fait, jeudi, six blessés, dont quatre très jeunes enfants qui sont désormais hors de danger. Sous un soleil radieux, le Pâquier, vaste promenade située sur les bords du lac de la ville, était, vers 11h, bondé pour ce «rassemblement citoyen» organisé par la Ville. C’est dans son parc pour enfants que le drame s’est déroulé, jeudi.
Le public présent, le visage grave, était très divers: familles, jeunes ou personnes plus âgées. Beaucoup avaient déposé des fleurs sur l’aire de jeux, qui s’ajoutaient à des dizaines de bouquets. «Alba, Ennio, Ettie, Peter, une petite pensée», dit un message à l’adresse des petites victimes inscrit dans un cœur sur un banc du jardin pour les enfants.
«C’est un signe fort d’union et de solidarité que celui de nous retrouver tous ensemble», a déclaré le maire écologiste d’Annecy, François Astorg. La chanson «Parlez-moi d’amour», de Juliette Gréco, était diffusée en fond sonore. «Nous sommes ensemble. Nous ferons face ensemble», a ajouté l’édile, vivement applaudi, à l’instar des secouristes présents jeudi. La foule a ensuite chanté la «Marseillaise».
«Hommage au courage»
François Astorg a rendu hommage à tous ceux qui, pendant l’attaque, ont «agi avec courage et professionnalisme». Parmi ces héros ordinaires, deux agents municipaux ont tenté d’arrêter l’assaillant à coups de pelle, un jeune loueur de pédalos et un professeur de mathématiques en sortie avec des élèves ont tenté de s’interposer, une assistante maternelle s’est précipitée pour secourir deux enfants blessés, un jeune touriste catholique a pris en chasse l’agresseur…
L’assaillant, un réfugié syrien récemment parti de son pays d’accueil, la Suède, après des années de vie familiale, a été mis en examen pour «tentatives d’assassinat» et placé en détention provisoire samedi mais est resté mutique sur les raisons de son geste. Il a été placé à l’isolement au centre pénitentiaire d’Aiton, en Savoie.
Le psychiatre qui l’a examiné «a relevé l’absence d’éléments délirants francs», mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur une éventuelle «pathologie psychiatrique», a déclaré la procureure d’Annecy, Line Bonnet, lors d’une conférence de presse, samedi.
Une des quatre enfants blessés pourra bientôt quitter l’hôpital
Le pronostic vital des six blessés, pour la plupart hospitalisés en urgence absolue après l’attaque, n’est plus engagé, a par ailleurs annoncé la procureure samedi. Un garçon de 2 ans, touché au ventre et au thorax, est toujours traité à Grenoble, tout comme une petite fille du même âge, soignée pour «trois plaies thoraciques». Frappée par un coup de couteau, une petite touriste britannique de 3 ans pourra quitter le même hôpital «dans les prochains jours». Enfin, une fillette néerlandaise de 22 mois est toujours soignée à Genève pour trois coups de couteau, selon la magistrate.
Un promeneur portugais de 73 ans, poignardé trois fois, puis touché par un tir des policiers pendant l’arrestation, «a pu être entendu par les enquêteurs». Plus légèrement blessé, l’autre adulte, un Français de 78 ans, était très vite rentré chez lui.
Le maire porte plainte pour les menaces qu’il a reçues
Nommément visé par des messages haineux, le maire d’Annecy a porté plainte contre X, samedi matin, pour «intimidation» et «diffamation», a-t-on appris auprès de ses services. Une enquête préliminaire est ouverte, précise le quotidien «Le Monde», «à la suite de menaces diffusées sur les réseaux sociaux, probablement issues de la mouvance d’ultradroite», dans la foulée d’un rassemblement et d’une manifestation le soir même de l’attaque.