Élections fédéralesEn attendant le grand chambardement au Conseil fédéral
Après les élections du 7 décembre, le nouveau gouvernement devra procéder rapidement à la répartition des départements. Les anciens parlent d’abord, mais ne décident pas forcément.
- par
- Eric Felley
Le 7 décembre prochain, le Conseil fédéral aura renouvelé deux de ses sièges, pour remplacer Ueli Maurer et Simonetta Sommaruga, démissionnaires pour la fin de l’année. Deux départements clefs sont à reprendre: celui des finances et celui de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication. À Berne cette situation fait déjà l’objet de nombreuses spéculations sur les volontés de changement de certains conseillers fédéraux en place. La situation devra s’éclaircir rapidement, car le gouvernement doit être opérationnel au 1er janvier.
Depuis dix ans au Département de l’intérieur, Alain Berset pourrait avoir envie de changer d’air. Sa situation se complique du fait qu’il assumera la présidence de la Confédération pour 2023. On prête également des volontés de changement à Karin Keller-Sutter, actuellement au Département de justice et police, et à Viola Amherd en charge de la Défense. Et les nouveaux, que leur restera-t-il? Quoi qu’il en soit, le Conseil fédéral montrera un tout autre visage en 2023.
Concrètement, comment cela se passera-t-il? «La répartition des départements aura lieu aussi tôt que possible après l’élection, précise le porte-parole du Conseil fédéral, André Simonazzi. Ce sera dans le cadre d’une séance du Conseil fédéral informelle à laquelle ne participent que les sept membres concernés par cette répartition».
«Soit par consensus, soit par décision majoritaire»
C’est donc un huis clos qui attend les sept Sages, après le 7 décembre. Lors de cette réunion, l’usage veut que l’ordre de parole est en principe par ordre d’ancienneté. Ce sera donc à Alain Berset à faire part de ses intentions, puis Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Viola Amherd et Karin Keller-Sutter. «Ceci ne veut pas dire, comme parfois colporté, qu’il y a un droit d’ancienneté à choisir son département, tient à préciser André Simonazzi. Il ne s’agit que de l’ordre de prise de parole. La répartition des départements est une décision comme une autre du Conseil fédéral, qui se fait soit par consensus, soit par décision majoritaire».
Le souvenir de 2018
En décembre 2018, lors de la double élection de Viola Amherd et de Karin Keller-Sutter au Conseil fédéral, il avait fallu attendre le lundi suivant, le 10 décembre, pour que le collège se constitue. Une première réunion, le vendredi après l’élection du 5 décembre, n’avait pas permis de trouver un consensus.
Un personnel qui reste en place
Une fois l’affaire entendue, il ne restera que peu de temps pour procéder à la transition: «Mais c’est une situation assez habituelle, lorsqu’il y a des élections au Conseil fédéral, note le porte-parole. Il faut observer qu’en Suisse, lorsqu’il y a des changements de département, le personnel des départements ne change pas, à l’exception éventuellement de quelques personnes directement liées à un conseiller fédéral ou une conseillère fédérale».
Le Conseil fédéral aura trois semaines pour se réorganiser et les conseillers fédéraux pourront compter sur la Chancellerie fédérale, qui «offre de son côté un accompagnement aux nouveaux membres élus au Conseil fédéral, en leur mettant toute une infrastructure avec secrétariat à disposition et en les soutenant dans le travail de communication ou d’introduction aux dossiers en cours du Conseil fédéral», conclut André Simonazzi.