Bienne: une plainte contre un festival hip-hop

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Canton de BerneBienne: une plainte contre un festival hip-hop

Selon leurs opposants, les festivaliers réunis ce week-end à Orpond contrarient la reproduction d’amphibiens.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Le Royal Arena Festival a fait rayonner la culture hip-hop vendredi et samedi soir à Orpond, dans la banlieue biennoise. Pour la 22e édition, les organisateurs ont réuni différentes disciplines: la musique, bien entendu, avec les légendaires Cypress Hill et De La Soul, mais aussi la danse et le graffiti. Sauf que dans le voisinage, tout le monde de l’a pas entendu de cette oreille…

Des riverains opposés au festival se sont regroupés au sein d’une communauté d’intérêt intitulée «En faveur d’un festival tolérable». L’association «IG Verträgliches Festival» estime que les nuisances sonores de la manifestation «incommodent chaque année des milliers d’habitants et d’animaux à Orpond et dans les environs».

Police de constructions

Une plainte formelle a été adressée avant-hier à la police des constructions. Elle n’est pas fondée sur le respect de l’Ordonnance sur la protection contre le bruit: les mécontents estiment que des installations comme les scènes, les tentes ou les WC nécessitent un permis de construire, même si elles ne restent pas en place plus de trois mois, quand elles sont proches d’un cours d’eau, d’une forêt ou d’une réserve naturelle.

Les opposants relèvent que la forêt est proche, avec une zone de reproduction d’amphibiens classée d’importance nationale, et que le camping du festival jouxte l’Aar. Pour la 23e édition du Royal Arena Festival, ils réclament une procédure d’octroi d’autorisation de construire en bonne et due forme incluant les nuisances sonores.

Agressivité des fans

Les mécontents proposent de déplacer la manifestation dans un endroit plus approprié. La communauté d’intérêts agit de manière anonyme car elle redoute «l’agressivité des fans de ce festival». Dans le «Bieler Tagblatt», le codirecteur de la société Eventra en charge de l’organisation du festival tombe des nues et ne cache pas sa déception: «Nous ne comprenons pas que cette plainte tombe juste maintenant», a déclaré Lukas Hohl.

«Nous sommes toujours ouverts au dialogue, mais le groupe d’intérêts ne l’a jamais cherché. Agir ainsi dans l’anonymat est à la fois petit et lâche», rétorque Lukas Hohl, détenteur de toutes les autorisations requises pour l’édition 2023. «Nous respectons scrupuleusement les normes sonores», affirme-t-il.

L’entente est bonne

Depuis 2004, les nuisances sonores ont été régulièrement débattues. «Dans leur majorité, les autorités compétentes et les villageois soutiennent notre projet, et l’entente est bonne», a indiqué le coorganisateur.

Dans le «Bieler Tagblatt», le maire d’Orpond Oliver Matti confirme la réception de la plainte anonyme, laquelle sera traitée «le moment venu» par la préfecture.

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