Etats-Unis: Joe Biden cherche à renouer avec l’Amérique rurale

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États-UnisJoe Biden cherche à renouer avec l’Amérique rurale

Dans l’optique de la présidentielle, Joe Biden veut réussir à casser la tendance désormais bien établie des campagnes américaines à voter républicain.

Joe Biden est assuré, sauf énorme surprise, d’être le candidat de son parti à la présidentielle de novembre 2024.

Joe Biden est assuré, sauf énorme surprise, d’être le candidat de son parti à la présidentielle de novembre 2024.

AFP

Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a promis mercredi de «restaurer la fierté» de l’Amérique rurale, tentant de renouer avec un électorat qui a majoritairement voté pour son rival Donald Trump en 2016 comme en 2020.

«Mon projet est d’investir dans l’Amérique rurale, mais c’est aussi autre chose. Il s’agit de restaurer la fierté des communautés rurales qui ont été laissées de côté depuis trop longtemps», a-t-il dit depuis une ferme du Minnesota (nord). Cet État de la région des Grands Lacs se trouve être celui de Dean Phillips, parlementaire peu connu sur la scène nationale, qui vient de se lancer dans la primaire démocrate.

Le président américain est toutefois assuré, sauf énorme surprise, d’être le candidat de son parti à la présidentielle de novembre 2024. Il a choisi de visiter une ferme familiale, qui exploite des champs de maïs et de soja, en plus d’accueillir un élevage porcin.

Cinq milliards

La Maison-Blanche promet cinq milliards de dollars (4,5 milliards de francs) d’investissements au bénéfice des campagnes américaines, provenant de plusieurs grands programmes économiques que Joe Biden a fait adopter – en particulier une loi de rénovation des infrastructures et un gigantesque plan de transition énergétique.

Par exemple, 1,7 milliard de dollars doivent aller au développement d’exploitations agricoles innovantes et plus résilientes face au changement climatique, 1,1 milliard de financements seront débloqués pour des projets d’infrastructures, et 274 millions de dollars serviront à développer l’internet à haute vitesse en milieu rural.

Le démocrate de 80 ans, soulignant qu’en quarante ans les États-Unis avaient perdu quelque 400’000 fermes, a évoqué les jeunes habitant à la campagne et qui se disent: «Il n’y a rien pour moi ici. Je dois partir.» «Je suis arrivé au pouvoir avec la ferme intention de changer ça», a-t-il déclaré.

Démocrates des villes, républicains des champs

Le président américain lance une offensive de deux semaines au cours de laquelle plusieurs membres de son gouvernement vont sillonner les campagnes afin de promouvoir sa politique économique et sociale. Il se présente en particulier comme un défenseur des petites exploitations familiales face aux géants de l’agroalimentaire.

«Il y a quelque chose qui ne va pas quand 7% des exploitations aux États-Unis captent 90% du revenu agricole» de tout le pays, a-t-il dit, déplorant que «la plupart des agriculteurs doivent travailler en dehors de leur ferme pour joindre les deux bouts». Son gouvernement veut en particulier développer la concurrence dans les secteurs de la viande, dominés par une poignée de grandes entreprises, afin de rendre ces marchés plus accessibles aux petits exploitants.

Le vote rural pourrait s’avérer crucial dans certains États disputés l’an prochain, mais il sera très difficile à Joe Biden de renverser la tendance désormais bien établie des campagnes américaines à voter de plus en plus républicain, quand les villes penchent au contraire pour les démocrates.

Peu d’enthousiasme

Ce phénomène de polarisation d’un vote rural conservateur face à un électorat urbain majoritairement démocrate n’est pas nouveau, mais il a connu un coup d’accélérateur avec Donald Trump. Selon l’institut Pew Research, l’ancien président, et actuel favori de la primaire républicaine, a très largement remporté cet électorat rural lors des deux dernières présidentielles: 59% des électeurs des campagnes ont voté pour lui en 2016, et 65% en 2020.

L’enjeu pour Joe Biden --dont la candidature n’enthousiasme guère les Américains, qu’ils soient des villes ou des champs-- n’est pas de reprendre l’avantage auprès des électeurs des campagnes, ce qui serait illusoire, mais de réduire l’écart. Ou au moins d’éviter qu’il ne se creuse encore.

(AFP)

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