À Wall Street, 2022 restera un des pires millésimes de l’histoire

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New YorkÀ Wall Street, 2022 restera un des pires millésimes de l’histoire boursière

Globalement, les actions à la Bourse de New York ont perdu cette année 20% de leur valeur. Il s’agit de la quatrième perte boursière la plus importante de l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

La déroute de 2022 à Wall Street se range derrière la crise immobilière et financière de 2008 quand le marché boursier avait perdu 38,5%, puis le krach de 1974 où la chute avait été de 29,7%, et enfin l’implosion de la bulle internet de 2002.

La déroute de 2022 à Wall Street se range derrière la crise immobilière et financière de 2008 quand le marché boursier avait perdu 38,5%, puis le krach de 1974 où la chute avait été de 29,7%, et enfin l’implosion de la bulle internet de 2002.

AFP

L’année 2022 à Wall Street, qui se clôt vendredi, va rester dans les mémoires comme un des pires millésimes boursiers que les investisseurs ont hâte d’oublier sans pour autant être certains d’en voir tout à fait la fin en 2023. Globalement, les actions à la Bourse de New York ont perdu «20% de leur valeur, ce qui est la quatrième perte boursière la plus importante de l’histoire depuis la Deuxième Guerre mondiale», résume Sam Stovall, stratège en chef chez CFRA.

La déroute de 2022 à Wall Street se range derrière la crise immobilière et financière de 2008 quand le marché boursier avait perdu 38,5%, puis le krach de 1974 où la chute avait été de 29,7%, et enfin l’implosion de la bulle internet de 2002, lorsque le marché avait fondu de 23,4%. C’est l’inflation américaine, au plus haut depuis quarante ans et, en réponse, le changement d’attitude de la Banque centrale américaine (Fed) qui ont sifflé la fin de la fête. La hausse des prix américains a atteint un pic en juin à 9,1%, selon l’indice CPI.

Les actions du secteur de la tech ont bu la tasse

Pour combattre le renchérissement, la Fed a commencé en mars à relever agressivement les taux d’intérêt au jour le jour, passés en quelques mois de zéro à 4,50%, ce qui a immédiatement refroidi les placements en Bourse. Car avec un renchérissement du coût de l’argent, ce sont les investissements des entreprises qui souffrent, particulièrement celles du secteur de la tech, et donc leurs futurs profits.

À ce jour, l’indice Nasdaq, où se concentrent les populaires valeurs technologiques, a dégringolé cette année de presque 35%. Le repli du Dow Jones a été de presque 9% et l’indice élargi S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a chuté de 20%. Les actions emblématiques du secteur ont bu la tasse, comme Tesla, en chute de 65% sur un an, mais aussi Apple (-24% au 29 décembre) ou Meta (-63%). Sur le papier, les fortunes de leurs fondateurs ont fondu.

Sévère débâcle pour le bitcoin

Parallèlement, le dollar s’est raffermi pour retrouver un niveau de parité avec l’euro plus vu depuis 20 ans. Quant aux dernières-nées des investissements en vogue, les cryptomonnaies, elles ont connu une sévère débâcle. De 46’000 dollars en mars, le bitcoin est passé sous les 20’000 dollars trois mois plus tard et s’échange désormais autour de 16’000 dollars.

«La bonne nouvelle est que cette année est bientôt terminée», ironise Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. «La mauvaise, c’est que 2023 pourrait être cahoteuse, au moins pendant les premiers mois», avec la perspective d’une récession de l’économie américaine.

Le premier semestre 2023 devrait être encore difficile

Les précédents historiques font aussi dire à Sam Stovall que l’on «risque de descendre encore plus bas car on n’a pas encore vu la traditionnelle capitulation de Wall Street» où les ventes s’accélèrent. En outre, à chaque fois que s’installe une inflation de plus de 6%, «cela s’accompagne d’une récession avec un marché baissier», prédit-il. Il croit donc que les indices boursiers «vont encore tester des plus bas au cours du premier semestre 2023».

Une fois la récession passée, le cas échéant, la reprise du marché pourrait être rapide, prévient Sam Stovall, soulignant que la vitesse à laquelle les investisseurs peuvent prendre avantage des prix bas des actions «est étonnante». Il conseille donc aux investisseurs et boursicoteurs de ne pas être «bloqués en cash quand le marché va s’inverser».

(AFP)

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