FootballLe LS a deux problèmes à résoudre
Le point pris face à Bâle, puis à Lucerne, montre à la fois les progrès vaudois, mais aussi l’ampleur de la tâche qui les attend.
- par
- André Boschetti
La situation précaire au classement du Lausanne-Sport reste inchangée après une 5e journée où seul le FC Sion - contre Lugano - est parvenu à gagner. Les Vaudois restent donc scotchés à une dernière place qu’ils partagent avec Lucerne, leur adversaire du jour. Un duo qui compte toujours trois longueurs de retard sur une zone un peu plus tranquille.
«Sur ces deux derniers matches, les nuls obtenus sont des résultats corrects, analysait Souleymane Cissé sur le trajet de retour à Lausanne. Ce qui nous pèse actuellement, c’est cette entame de championnat ratée.» Le zéro pointé qui a sanctionné deux premières prestations catastrophiques (St-Gall et Zurich), puis une bien meilleure performance toutefois mal récompensée face à Grasshopper, est un lourd handicap que le LS traîne actuellement comme un boulet dont il n’arrive pas à se défaire.
Tout le contraire de l’an passé où, après cinq sorties, les Vaudois comptaient six points de plus. Un joli pactole qui leur avait permis de digérer sans trop de conséquences négatives un premier gros passage à vide automnal. Six unités qu’ils avaient récoltées grâce à deux superbes victoires contre Servette et Zurich à la Pontaise. En partie parce que l’équipe de ce début de saison, portée par cette douce euphorie que génère souvent une promotion, présentait à peu près le même visage que celle qui avait obtenu son retour en SL quelques semaines plus tôt. Mais en partie aussi parce qu’elle avait eu la chance d’affronter, à domicile, deux adversaires qui traversaient alors une période délicate.
Plus trop de temps
Tout cela pour dire que l’an passé aussi le LS avait mis du temps avant de trouver son vrai rythme de croisière. Il avait ensuite fallu patienter jusqu’au 17 décembre à Vaduz (12e journée) pour retrouver trace d’une performance collective lausannoise convaincante et ponctuée d’une victoire.
La différence, c’est qu’à cause de ce départ manqué, et alors que l’équipe est encore en construction, le LS n’en a plus trop du temps. Ilija Borenovic se doit d’accrocher au plus vite ces quelques victoires qui permettront aux jeunes Lausannois de se développer, comme la saison dernière, sans trop de stress ni de pression.
Un niveau général à la hausse
Mais c’est à ce niveau qu’un autre problème pourrait entraver le processus de résurrection espéré. Car si l’an passé le niveau général de la Super League avait été le plus bas jamais vu en Suisse, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Même s’il est prématuré de tirer quelque conclusion que ce soit après seulement 24 matches disputés, notre première impression est que la grande majorité des dix équipes de SL sont aujourd’hui supérieures à leur homologues de l’exercice précédent. Le FC Bâle de Rahmen n’a, par exemple, plus rien à voir avec celui de Sforza. Même discours pour les formations qui figuraient en bas de tableau, comme St-Gall et Zurich. Ou ce FC Sion qui semble enfin avoir retrouvé une véritable âme à défaut d’un fond de jeu attractif.
Quant au Lugano version Braga, il compte peut-être trois points de moins que celui de Jacobacci, mais il s’est vu, à plusieurs reprises déjà, mal récompensé de ses efforts. Et cela en proposant une qualité de jeu et un état d’esprit qui ne peuvent que lui permettre de bien progresser. Et comme GC, même sans vraiment convaincre encore, apparaît supérieur à Vaduz, que Servette a quelques certitudes sur lesquelles il peut s’appuyer, on peut d’ores et déjà affirmer que le LS de Borenovic devra être bien meilleur que celui de Contini pour, lui aussi, assurer son maintien sans souffrir.
Dans cet ordre d’idées, on ne peut que se réjouir, du côté de la Tuilière, de l’arrivée de Simone Grippo, cet indispensable défenseur central d’expérience qui pourra permettre aux jeunes que sont les prometteurs Karim Sow et Anel Husic de progresser à leur rythme. Et si une ou deux arrivées supplémentaires venaient encore renforcer le groupe ces prochains jours, tant mieux.
Sinon, il faut espérer que les leaders que sont Kukuruzovic et Puertas retrouveront, dès le prochain derby contre Sion, leur meilleur rendement. Et que Mayron George, plus intéressant contre Bâle qu’à Lucerne, profite de ces deux semaines de pause pour pour ne pas se reposer, mais pour transformer ses quelques kilos de trop contre un brin de mobilité et de résistance en plus. Une nouvelle bonne saison du LS ne se réalisera qu’à ces conditions.
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