Ski alpinPlus dure a été la chute pour Yannick Chabloz
Le skieur valdo-nidwaldien de 24 ans est de retour en Coupe du monde avec l'espoir de retrouver la confiance et ce ski qu'il avait avant de tomber à Pékin et à Bormio.
Avant ces chutes de neige entre Zermatt et Cervinia, il y a eu tout d’abord cette cabriole impressionnante à Pékin. Ceux qui se trouvaient ce jour-là ou durant la nuit devant leur poste de télé, ou qui l’ont vu de l’intérieur d'une télécabine en dessus de lui, s’en souviennent très bien. Invité surprise à participer aux JO, pour la descente du combiné olympique, le 10 février 2022, Yannick Chabloz s’était retrouvé projeté dans les filets, puis à l’hôpital de Janking, avec de multiples fractures à la main gauche, au poignet et à l’omoplate. Il revient de si loin…
Puis, alors qu’il était de retour à la compétition au début de la saison dernière, soit dix mois plus tard, caramba! Nouvelle désillusion à Bormio, avec les vertèbres thoraciques également fracturées et tout à recommencer pour remonter la pente, avec plein de questions qui slaloment dans la tête.
A 24 ans, ce grand espoir du ski suisse n’est pas du genre à baisser les bras, au contraire. Médaillé de bronze du super-G aux Mondiaux juniors en 2020, ce Valdo-Nidwaldien est de retour dans l’équipe de vitesse, bien décidé à rattraper le temps perdu.
«Moralement, ce n’est jamais évident, même si je sais que cela fait partie du sport, relativise ce natif d’Aigle résidant aujourd’hui à Beckenried. Je dois avouer que deux chutes consécutives, ça fait quand même beaucoup, mais j’ai pu apprendre de la première pour la rééducation de la deuxième, tout en travaillant sur l’aspect mental qui joue un rôle extrêmement important.»
Pour cela, il a collaboré avec un coach cet été qui lui a fait beaucoup de bien aux neurones. «On m’a aussi parlé de l’hypnose, renchérit le frère du freerider Maxime Chabloz. Je n’ai pas encore essayé, mais c’est aussi un domaine qui m’intéresse.» Le garçon est prêt à tout pour réussir.
S’il avait déjà quitté Zermatt samedi matin, le voisin nidwaldien de Marco Odermatt n’avait pas été sélectionné pour les deux courses du week-end qui n'ont finalement pas eu lieu à cause du vent et de la neige en trop grande quantité. «Le premier entraînement mercredi était, au niveau du décor, splendide, ça ne pouvait pas être plus parfait que ça. Maintenant, le tracé, par rapport aux autres descentes de Coupe du monde, était facile à skier, même si avec ce revêtement naturel sans eau et sans glace il était compliqué d’aller vite là-dessus.» Il reviendra.
Septante-troisième à 4’’66 de l’Autrichien Striedinger, Yannick Chabloz a besoin de retrouver désormais cette confiance perdue après ces deux grosses gamelles. «En ce moment, il me manque clairement des kilomètres, admet-il. Il va être important ces prochaines semaines de faire de bons entraînements et d’acquérir de l’expérience lors des qualifs pour les Coupe du monde dans l’espoir de retrouver rapidement le niveau de ski que j’avais avant Pékin et Bormio, afin d’intégrer le top 30 mondial.» Il va se battre.
Avec ses coéquipiers, il s’envole jeudi pour le Canada où le programme prévoit une semaine d’entraînement avant de descendre ensuite dans le Colorado, à Beaver Creek, pour probablement les premières épreuves de vitesse après ce faux-départ à Zermatt.
«Si je me souviens bien, l’an dernier, à part le manque de neige sur la fin du parcours, nous n’avions pas connu de problème de vent ici, la météo était même relativement bonne, se remémore Yannick. Maintenant, il est vrai que cela fait presque un mois que les conditions sont compliquées et qu’en novembre à cette altitude, ça l’est encore plus. Il aurait fallu un peu plus de chance que les organisateurs n’ont pas eue. Si la météo ne veut pas, elle ne veut pas!» En effet.
Reculer pour mieux sauter
Après «de longues journées» dans le Haut-Valais «pour pas grand chose», où le Cervin était la plupart du temps caché dans le brouillard, Yannick Chabloz se réjouit d’aller de l’avant où, après la tournée américaine, il va devoir se poser la question: soit il poursuit en Coupe du monde dans l’espoir de gagner sa place pour une course en Coupe du monde, soit il décide de reculer pour mieux sauter.
A un an des Mondiaux de Saalbach, sur une piste qui lui convient bien, il pourrait aller gagner des points et de la confiance en Coupe d’Europe, afin aussi de s'offrir une place fixe sur le Cirque blanc la saison prochaine…