Football«Dans tous les cas, le FC Bulle aura fait une belle saison»
Les Gruériens disputent ce samedi (17h00) à Bouleyres leur finale des finales. En cas de succès face à Tuggen, le club co-présidé par Steve Guillod accédera à la Promotion League.
Une dernière marche sépare encore le FC Bulle de la Promotion League. Un ultime défi nommé FC Tuggen. Mais une mission qui n’a rien d’impossible pour les Fribourgeois, eux qui se sont «rassurés» en allant décrocher un bon match nul (0-0) mercredi soir en terres schwytzoises lors de la finale aller des barrages de 1re Ligue.
Le club gruérien, ancien pensionnaire de LNA dans les années 80 puis 90, marche sur les traces de son glorieux passé en cette fin de saison. Troisième du groupe 3 avec 48 points au compteur, facile tombeuse du FC Wohlen au tour précédent (succès 4-1 et 0-2), la formation entraînée par Lucien Dénervaud espère couronner son magnifique exercice en décrochant, ce samedi (17h00) devant son public de Bouleyres, la montée en troisième division, quatre ans seulement après avoir quitté la 2e Ligue interrégionale.
Co-président du FC Bulle aux côtés d’Alain Moradpour, Steve Guillod s’est confié avant cette rencontre que tout un canton attend.
Steve Guillod, «votre» FC Bulle s’apprête à jouer ce samedi le match le plus important de sa saison. Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques heures du coup d’envoi?
J’imagine que je serai assez détendu jusqu’au coup d’envoi (ndlr: fixé à 17h00). Avec les différentes casquettes que j’ai portées durant ma carrière, cet ultime duel face à Tuggen sera mon 34e match dans le cadre des finales. C’est toutefois la première fois que je vis des finales en tant que co-président. Je dois avouer qu’en raison de cette fonction, je n’ai jamais été autant stressé durant les rencontres. Peut-être parce que je suis touché par tous les facteurs. En tant que membre du comité, je dois penser aux joueurs, au staff, au public ou encore à l’organisation. C’est très différent qu’être joueur ou entraîneur. C’est pourquoi, lors des deux finales disputées par Bulle à l’extérieur, à Wohlen (0-2) puis à Tuggen (0-0), j’ai voulu vivre le match dans la peau d’un supporter. Je me suis d’ailleurs mué en «capo» et ça m’a fait un bien fou (rires).
Avez-vous quand même pu tirer des enseignements lors du match aller (0-0) à Tuggen?
Oui, j’ai pu constater que nos adversaires se sont montrés globalement très disciplinés et très dangereux sur les coups de pied arrêtés. Comme attendu, ils ont également misé sur des transitions ultra-rapides. Il y a toutefois eu peu d’occasions des deux côtés et, dans l’ensemble, les débats ont été très équilibrés. Le match nul a bien représenté la physionomie de la partie. Pour nous, le résultat est bon. Il nous a permis de nous rassurer, notamment en n’encaissant pas de but. D’ailleurs, pour l’anecdote, aucun des défenseurs titularisés mercredi ne jouait lors du premier tour disputé l’automne dernier. La gestion a donc été particulière, notamment avec le forfait de dernière minute de notre capitaine Maxime Afonso. La bonne nouvelle est que ce dernier devrait être opérationnel pour le match retour.
Ce dernier est le dernier obstacle qui vous sépare de la Promotion League. Le plus dur aussi, non?
Évidemment! Il faudra, à nouveau, faire preuve de discipline et de concentration. Il faudra également être en mesure de gérer la fatigue car ce sera notre quatrième match au cours des deux dernières semaines. Il a aussi fallu digérer les longs déplacements à Wohlen puis à Tuggen. Ces éléments auront leur importance, tout comme la gestion de la fraîcheur physique par rapport à la chaleur annoncée. Tout peut arriver étant donné qu’il s’agit d’un match couperet. Une chose est sûre: on va mettre les petits plats dans les grands afin d’accueillir un maximum de personnes. On attend plus de 2000 personnes à Bouleyres. Quoiqu’il arrive, il y aura la fête. Mais pour qu’elle soit aboutie, ce serait fantastique qu’il y ait la promotion au bout. Dans tous les cas, on aura fait une belle saison.
Votre exercice est-il pour autant d’ores et déjà réussi?
On n’avait pas vraiment d’objectif en début de saison car on avait dû faire face à plusieurs départs d’importance. On partait plutôt dans l’expectative, même si j’avais certaines certitudes par rapport à l’état d’esprit, à la mentalité du groupe et à son potentiel. Le match de Coupe de Suisse contre le Lausanne-Sport (ndlr: défaite 2-3 en 16es de finale) a permis de débloquer quelque chose, notamment au niveau de l’ambition des joueurs. On a réussi un très bon premier tour. À partir de ce moment-là, et compte-tenu de notre classement, on a fixé l’objectif de disputer les finales. La promotion, elle, n’a jamais été un but en soi. Mais à un match de la fin, c’est clair qu’on veut désormais aller au bout. Si on ne devait pas y parvenir, il y aurait évidemment de la déception, mais ça nous donnerait l’envie de remettre le couvert la saison prochaine. On est prêts et sereins pour les deux alternatives.
En cas de promotion, le FC Bulle est-il suffisamment armé à tous les rayons pour que la montée ne soit pas un cadeau empoisonné?
Le club est conscient que la Promotion League requiert des exigences importantes. En premier lieu, il y a les voyages à travers la Suisse. Par définition, la qualité du niveau exigé est meilleure, surtout que toutes les équipes comptent dans leurs rangs d’anciens joueurs de Ligue nationale. Il faut savoir que le FC Bulle fait partie des petits budgets de 1re Ligue. On n’a pas fait de folies cette année et on n’en fera pas la saison prochaine, les joueurs le savent. Ce sera à nous de nous montrer malins, de miser sur cette philosophie de club familial au moment du recrutement. On essaiera évidemment d’être encore plus soutenus financièrement par nos sponsors, mais l’idée est de continuer de travailler avec nos jeunes. C’est pourquoi, en cas de montée, l’objectif serait le maintien.
Cette éventuelle montée serait bénéfique pour tout le canton, non?
C’est une excellente remarque. On est le FC Bulle, mais on représente aujourd’hui bien plus que notre simple district. Il manque cruellement une équipe évoluant en Promotion League dans le canton de Fribourg. Les meilleurs éléments de la région passent par le Team AFF puis ils vont à Young Boys. Une fois à Berne, si ces jeunes joueurs ambitieux ne parviennent pas à intégrer le monde professionnel, ils optent pour des équipes comme Bavois, Breitenrain voire Köniz. Jusqu’à présent, il n’y avait malheureusement pas d’adresse cantonale à ce niveau. Au FC Bulle, on sent cette attente. C’est pourquoi on est un peu en mission pour combler ce vide.