Nucléaire iranienLe négociateur de l’UE et la délégation iranienne en route vers Vienne
Un nouveau round de pourparlers va débuter mercredi dans la capitale autrichienne pour tenter de sauver l’accord de 2015.
Le négociateur de l’Union européenne chargé de coordonner les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, est attendu mercredi en Autriche, pour des entretiens avec la délégation iranienne, et une énième tentative de sauvetage d’un accord moribond.
Téhéran «optimiste»
«En route vers Vienne pour discuter du retour à la pleine application du JCPOA», a-t-il tweeté, en référence à l’acronyme anglais désignant l’accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Les négociations entre l’Iran et les grandes puissances, qui avaient démarré fin novembre 2021 pour réintégrer les Etats-Unis de Joe Biden, sont au point mort depuis mars. Fin juin, le Qatar a organisé des pourparlers indirects entre Téhéran et Washington dans l’espoir de remettre le processus sur les rails mais ces discussions n’avaient débouché sur aucune avancée.
Dans une ultime tentative, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a soumis mardi dernier un projet de compromis et a appelé les parties à l’accepter pour éviter une «dangereuse crise». L’Iran s’était dans la foulée montré «optimiste» et a annoncé mercredi l’envoi d’une délégation dans la capitale autrichienne.
«Tous les éléments essentiels»
Selon Josep Borrell, le texte proposé «aborde tous les éléments essentiels et comprend des compromis durement gagnés par toutes les parties». Il mentionne «en détail» la levée des sanctions imposées à l’Iran et les mesures nucléaires nécessaires pour rétablir le pacte. Conclu par l’Iran et six puissances (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), le JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales qui frappent l’économie iranienne.
Mais à la suite du retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous l’impulsion de Donald Trump et du rétablissement des sanctions américaines, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses obligations. L’Iran a ainsi dépassé le taux d’enrichissement d’uranium de 3,67% fixé par le JCPOA, montant à 20% début 2021. Puis il a franchi le seuil inédit de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe.