Grèce«Tentative» d’espionnage du téléphone du chef du parti socialiste
Nikos Androulakis, député socialiste grec, a découvert que son téléphone était sous surveillance. Un nouveau volet dans l’affaire du logiciel espion Predator.
Le chef du parti d’opposition socialiste grec et eurodéputé Nikos Androulakis a porté plainte mardi auprès de la Cour suprême grecque pour «tentative» d’espionnage de son téléphone portable par Predator, une nouvelle affaire révélée en Grèce sur ce logiciel espion.
«Aujourd’hui (mardi), j’ai déposé une plainte au parquet de la Cour suprême car il y a quelques jours j’ai été informé par le Parlement européen qu’il y avait eu une tentative de piéger mon portable par le logiciel de surveillance Predator», a déclaré Nikos Androulakis aux médias en sortant du palais de justice à Athènes.
Le Parlement européen a créé un service spécial pour permettre aux eurodéputés de contrôler leurs appareils téléphoniques en cas de présence de logiciels illégaux de surveillance après la découverte de scandales avec l’un d’eux, Pegasus, similaire à Predator.
«Un devoir démocratique»
Nikos Androulakis a utilisé ce service pour «un examen de son téléphone par précaution le 28 juin 2022» et, «dès le premier contrôle, un lien suspect lié à l’outil de surveillance de Predator a été détecté», a déclaré dans un communiqué le Kinal-Pasok, le troisième parti au parlement.
«Découvrir celui qui est caché derrière ces pratiques nocives n’est pas une question personnelle mais un devoir démocratique», a jugé Nikos Androulakis. Le porte-parole du gouvernement conservateur Yannis Economou a estimé que la justice devrait enquêter «immédiatement» sur cette affaire.
Des antécédents existent déjà
Il y a trois mois, le parquet d’Athènes avait ouvert une enquête sur la surveillance présumée du téléphone portable de Thanassis Koukakis, un journaliste grec spécialisé surtout dans des affaires financières, également attaqué par Predator.
Le gouvernement avait à l’époque exclu «toute implication de l’Etat dans cette surveillance présumée» alors que des syndicats grecs et étrangers des journalistes avaient exprimé «leur inquiétude» sur la situation de la liberté de presse en Grèce.
En novembre, un quotidien grec de gauche avait révélé la surveillance par les services secrets d’un autre journaliste grec, spécialisé dans les affaires de migrations, une information toutefois démentie par le gouvernement.