Les filières bilingues ont le vent en poupe

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SuisseLes filières bilingues ont le vent en poupe

En 2022, la Suisse compte 373 filières d’enseignement bilingue au niveau de l’école obligatoire et du secondaire II mais «les langues nationales perdent du terrain au profit de l’anglais».

Il existe des différences entre les régions linguistiques (image d’illustration)

Il existe des différences entre les régions linguistiques (image d’illustration)

TDG/Patrick Martin

«En Suisse, l’enseignement bilingue sous diverses formes est en plein essor, particulièrement dans le secondaire II». Telle est la conclusion, publiée ce jeudi, à laquelle est arrivée une large enquête nationale conduite par le professeur Daniel Elmiger de l’Université de Genève – avec le soutien de l’Institut de plurilinguisme et du Forum du bilinguisme.

Le rapport montre qu’«il existe à présent 373 filières d’enseignement bilingue au niveau de l’école obligatoire et du secondaire II». En 2022, la majorité des filières bilingues se trouve au niveau du secondaire II (81% contre 19% pour l’école obligatoire).

L’étude révèle encore qu’il existe de grandes différences entre les régions linguistiques concernant les langues d’immersion: «dans les cantons bilingues et le canton trilingue des Grisons, le choix se fait plus facilement sur une langue nationale: 84% dans les cantons de Berne, Fribourg et Valais et 81% dans les Grisons»

Attrait massif pour l’anglais

À noter toutefois que «les langues nationales perdent du terrain au profit de l’anglais». Il s’agit en effet de la langue cible la plus fréquente. L’anglais est «fortement représenté dans les cantons monolingues. Cet idiome y est considéré comme plus facile et plus utile qu’une langue nationale», explique le rapport.

Cette focalisation fait craindre «une anglicisation du système éducatif suisse» qui aurait pour conséquence «d’engendrer une perte d’importance des langues nationales». Une situation qui «pourrait avoir des répercussions négatives au fil du temps et aggraver la pénurie actuelle d’enseignants dans ces langues», déplore l’étude qui appelle les décideurs politiques à tenir compte de ces réalités pour «l’élaboration de la situation politique en matière de langues scolaires».

(comm/aze)

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