Hockey sur glace: Exclu de la NHL pour racisme, cet entraîneur est de retour aux affaires

Le 29 novembre 2019, à un moment de l’histoire où la NHL vit son épisode «Me Too», l’entraîneur canadien Bill Peters démissionne de son poste d’entraîneur en chef des Flames de Calgary avant que la foule ne le sorte de la ville albertaine avec du goudron et des plumes.

Un sombre chapitre de son passé avait été révélé par l’un de ses anciens joueurs dans les rangs juniors, Akim Aliu. Dix ans plus tôt, juste avant un entraînement, Peters aurait tenu ces propos dans le vestiaire en s’adressant à son jeune patineur d’origine nigériane qui était responsable du choix de la musique. «Hé Akim, je suis tanné que tu fasses jouer cette musique de n…, en référence au style de musique hip-hop, avait relaté Aliu. Il est ensuite ressorti comme si de rien n’était.»

Pour la petite histoire, Peters avait été remplacé par Geoff Ward, aujourd’hui aux commandes du Lausanne HC, derrière le banc des Flames.

Dans la même vague de dénonciations, d’autres coaches de renom (Mike Babcock à Toronto, Joel Quenneville en Floride) avaient été priés de vider leur bureau.

Quatre ans plus tard, après notamment une escapade de deux saisons en Russie, Bill Peters est de retour derrière un banc nord-américain.  Les Hurricanes de Lethbridge dans la West Hockey League, l’une des trois ligues juniors canadiennes, lui ont offert le poste d’entraîneur en chef. 

«J'aimerais m'excuser sincèrement pour la douleur et la déception causées à Akim, à la communauté du hockey, racisée par mon langage blessant, a indiqué Peters par voie de communiqué. Mes actions ne sont pas représentatives des valeurs et des connaissances que j'ai maintenant. J'ai passé les quatre dernières années à réfléchir et à comprendre l'impact profond de mon langage ainsi que de mes actions. Je m'engage à faire amende honorable et à contribuer positivement à la communauté du hockey qui me tient tant à cœur.»

La direction des Hurricanes a précisé que Peters avait suivi un programme intensif de 12 mois avec l'organisme Shades of Humanity, qui se penche sur les problèmes de diversité et d'inclusion.

Une fois la nouvelle rendue publique, Aliu a mentionné sur le réseau social X que Peters avait tenté de le joindre par l’intermédiaire d'une personne afin de s'excuser. Il n'a toutefois pas accepté de lui parler, ne jugeant pas ses excuses sincères.

«La vérité est que si je n'avais rien dit, il aurait encore un emploi dans la LNH. Je crois aux deuxièmes chances, mais seulement si elles sont sincères», a-t-il notamment expliqué.