FootballManuel Akanji, le bras droit de Granit Xhaka
Derrière l’intouchable capitaine, le défenseur central a pris beaucoup d’importance ces derniers mois en équipe nationale. Les attentes de Murat Yakin envers lui sont élevées.
- par
- Valentin Schnorhk Genève
L’équilibre d’une équipe est ainsi fait qu’il y a des voix qui comptent plus que d’autres. Il y a plusieurs types de leaders, mais certains se font un peu plus entendre. En équipe de Suisse, cela n’étonnera personne, il y a Granit Xhaka et il y a le reste. Le reste se compose de Yann Sommer, Xherdan Shaqiri, Manuel Akanji, Remo Freuler et Denis Zakaria. Le conseil des joueurs désigné par Murat Yakin au début de son mandat intègre ces six éléments-là. Ce sont eux qui sont sollicités lorsqu’il y a des décisions de groupe à prendre, ou des messages à faire passer.
Il y a donc plusieurs hiérarchies qui s’établissent au sein de l’équipe nationale, et qui se font sentir. D’un côté, il y a les capitaines nommés. Ce sont ceux à qui l’on confie aisément le brassard: si Xhaka n’est pas là, Shaqiri est le premier sur la liste et Sommer (c’est lui qui a enfilé le morceau de tissu lors de la dernière demi-heure en Biélorussie samedi, quand Xhaka est sorti) est le second. Le cercle des capitaines est celui-ci. Il n’a pas besoin d’être élargi officiellement, parce qu’il faudrait un sacré concours de circonstances pour qu’aucun de ces trois-là ne soit sur la pelouse.
Les attentes de Yakin
Mais il y a un autre côté, moins formalisé. Dans la vie de l’équipe, il y a un autre leader qui prend beaucoup d’importance aux côtés de Xhaka: Manuel Akanji. À 27 ans, le défenseur de Manchester City n’affiche que 47 sélections, mais il a pris du galon en sélection ces derniers mois, au point d’apparaître presque comme le bras droit du capitaine. Lorsqu’il a un choix tactique à faire, comme le fait de passer dans une défense à trois en 8e de finale de la Coupe du monde, c’est Xhaka et lui que Yakin consulte.
Et le sélectionneur a fait passer un message. Il attend du Zurichois, à qui il est allé rendre visite cet hiver à Manchester, qu’il prenne encore plus d’importance: «J’ai dit à Manuel Akanji qu’il devait désormais endosser encore plus de responsabilités et être un exemple pour les jeunes joueurs, a lancé Yakin en conférence de presse avant le déplacement en Biélorussie. Afin de faire peser un peu moins de poids sur les épaules de joueurs comme Xhaka ou Sommer.» Ou peut-être faut-il y voir un moyen de réduire l’influence de Xhaka.
Une paire soudée
Reste qu’entre les deux anciens joueurs du FC Bâle, il y a une proximité qui leur permet de suivre une ligne commune. «Granit et moi avons de très bons rapports, acquiesce Akanji. Même lorsque nous ne sommes pas en sélection, nous nous appelons et nous écrivons régulièrement.» D’ailleurs, le Citizen ne ressent pas forcément plus de pression suite à l’appel du sélectionneur: «Déjà avant ça, je prenais beaucoup de responsabilités, lâche-t-il. Je sais que je peux amener beaucoup de choses de mon club. Je vais continuer à aider l’équipe, tout en cherchant à m’améliorer.»
Pour tout dire, il n’y a rien de véritablement étonnant à ce que ce soit cette paire-là qui soit aux commandes. Avec un élément capital d’Arsenal, leader de la Premier League, et un titulaire presque indiscutable à Manchester City, la Suisse aurait tort de se détourner de leurs ambitions respectives. Peut-être est-ce même un devoir de les suivre. Même s’il y a tout de même un enjeu qui sépare ces deux-là: «Nous voulons tous les deux être champions d’Angleterre, et tant lui que moi donnerons tout pour y arriver.»
En attendant le dénouement de la Premier League, mardi (20 h 45) à la Praille, c’est ensemble qu’ils devront montrer l’exemple pour battre avec la manière Israël. Le défi de l’Euro 2024 les unit.