ViolencesHaïti demande une «assistance internationale» face aux gangs
Les forces de police haïtiennes sont en grande difficulté depuis des années face aux gangs, qui ne cessent de gagner du terrain dans tout le pays.
Haïti a demandé une «assistance internationale» pour faire face à la crise de sécurité causée par les bandes criminelles, que la police haïtienne ne peut résoudre seule, a indiqué vendredi à l’AFP Bocchit Edmond, ambassadeur d’Haïti aux États-Unis.
«Je peux confirmer que nous avons demandé l’aide de nos partenaires internationaux», a déclaré Bocchit Edmond en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) à Lima. «Il s’agit d’une question de sécurité que notre police nationale ne peut gérer seule». Le diplomate a déclaré que l’aide a été formellement demandée jeudi et qu’Haïti attend «que la communauté internationale et les partenaires internationaux décident de la forme qu’elle prendra».
À Port-au-Prince, le Conseil des ministres avait adopté jeudi une résolution accordant mandat au premier ministre haïtien Ariel Henry pour «solliciter et obtenir des partenaires internationaux d’Haïti un support effectif par le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante, pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires». Cet arrêté a été publié au journal officiel de la république haïtienne vendredi.
«Le plus tôt possible»
Jeudi, le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, a indiqué dans un tweet qu’Haïti devait demander une «aide urgente» à la communauté internationale «pour résoudre la crise sécuritaire», et qu’il l’avait dit lors d’une réunion avec les chefs de la diplomatie des États-Unis, Antony Blinken, du Canada, Mélanie Joly, et d’Haïti, Jean Victor Geneus.
«Si nous pouvons obtenir l’aide aujourd’hui, ce serait la meilleure décision. Le plus tôt possible, car nous ne pouvons plus attendre», a souligné Bocchit Edmond. Depuis qu’Haïti a annoncé en septembre une hausse du prix de l’essence, le pays a connu des émeutes, des pillages et des manifestations.
Depuis des années, les forces de police haïtiennes sont débordées, avec environ 10’000 agents pour tout le pays. «Une tragédie humaine se prépare. Nous devons également faire face à une résurgence du problème du choléra», a ajouté Bocchit Edmond. La crise du carburant fait que «les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner, les enfants ne peuvent pas aller à l’école (…) C’est un problème humanitaire».
Antony Blinken a indiqué jeudi sur Twitter qu’il avait rencontré à Lima le chef de la diplomatie haïtienne et l’avait assuré du «soutien indéfectible» des États-Unis. «Nous restons engagés à aider Haïti à rétablir la sécurité et l’ordre démocratique afin que tous les Haïtiens aient un meilleur avenir», a tweeté le secrétaire d’État américain.