Tennis: Simona Waltert, une saison épatante en cinq moments clés

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TennisSimona Waltert, une saison épatante en cinq moments clés

Invitée surprise de la sélection suisse pour la phase finale de la Billie Jean King Cup, la Grisonne de 21 ans est récompensée de sa saison aboutie.

Brice Cheneval
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Brice Cheneval
Simona Waltert est passée de la 219e place mondiale à la 120e depuis le début de la saison.

Simona Waltert est passée de la 219e place mondiale à la 120e depuis le début de la saison.

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La Suisse à la poursuite de son rêve inabouti. Battue par la Russie en finale de la Billie Jean King Cup l’an dernier, la sélection emmenée par Heinz Günthardt retrouve la phase finale avec l’ambition de décrocher le titre. Comme lors de la précédente édition, Belinda Bencic, Jil Teichmann et Viktorija Golubic emmèneront le quatuor helvétique. Seul changement: exit Stefanie Vögele, place à Simona Waltert.

La jeune Grisonne, 21 ans, réalise une saison de très bonne facture, marquée par une belle ascension au classement mondial: 219e début janvier, elle pointe aujourd’hui au 120e rang. «Dans un bon jour, Simona peut battre les meilleures, ce qui fait d’elle un précieux renfort pour notre équipe», a justifié Heinz Günthardt.

Avant le premier match de la Suisse contre l’Italie, ce mercredi, gros plan sur les cinq moments clé de la saison de Waltert.

Une victoire à l’Open d’Australie pour lancer la machine

Battue début janvier par la Japonaise Kurumi Nara (WTA 185) pour son premier match de la saison, au tournoi ITF de Traralgon, Simona Waltert enchaîne avec les qualifications de l’Open d’Australie, auxquelles elle prend part pour la première fois de sa carrière après avoir déjà participé à celles de Wimbledon, l’été précédent, où elle avait franchi un tour. «Cette expérience va m’aider, affirme-t-elle au quotidien Südostschweiz. Je connais maintenant un peu mieux le déroulement et tout ce qui entoure un Grand Chelem.»

Toutefois, le parcours est le même: Waltert l’emporte pour son entrée en lice face à l’Argentine Paula Ormaechea (6-1, 4-6, 6-0), avant d’être balayée par l’Allemande Jule Niemeier au 2e tour (1-6, 1-6). Elle trébuchera sur la même marche à Roland-Garros et à l’US Open. Pour les Grands Chelems, il faudra attendre. Sa progression passe par ailleurs.

Finaliste malheureuse à Chiasso

Jusqu’en avril, la native de Coire ne parvient pas à enchaîner ne serait-ce que deux victoires de suite. Le tournoi ITF de Bellinzone (doté de 60’000 dollars), où elle atteint les quarts de finale, augure de ce qui va suivre à celui de Chiasso – du même calibre – dans les jours d’après. Victorieuse de la Française Anna Blinkova (WTA 136 et tête de série No 4) au 1er tour, elle s’offre ensuite le scalp d’Elsa Jacquemot (233e), de Reka Luca Jani (140e) et de Raluka Serban (226e) et atteint la finale. Elle bute sur la tête de série No 1, l’Italienne Lucia Bronzetti (88e), après avoir enlevé un set (2-6, 6-3, 3-6).

Lot de consolation: un bond de plus de 30 places au classement WTA qui l’amène aux portes du top 200 (203e).

Éclosion confirmée à Amstelveen

Début juillet, Simona Waltert réalise une semaine exceptionnelle aux Pays-Bas. Engagée au tournoi ITF d’Amstelveen (60’000 dollars), elle va jusqu’au bout et remporte le titre le plus prestigieux de sa jeune carrière. «Celui-ci est spécial», confirme-t-elle après coup sur Instagram.

La Grisonne emporte tout sur son passage. Au total, elle ne lâche qu’un set en cinq oppositions. À son tableau de chasse, elle accroche Darya Astakhova (274e), Nefisa Berberovic (270e), Antonia Ruzic (280e), Quirine Lemoine (288e) et Emma Navarro (253e).

Succès de prestige à Lausanne

À peine remise des émotions vécues à Amstelveen, Waltert a rendez-vous avec une pointure au Ladies Open de Lausanne, estampillé WTA 250: l’Américaine Danielle Collins, finaliste du dernier Open d’Australie, qui se présente dans la capitale olympique en tant que 7e joueuse mondiale et tête de série No 1. La Grisonne relève le défi avec brio. Au terme d’un match homérique conclu en 3 h 04, elle s’impose pour la première fois contre une top 10, 6-7 (5/7), 6-3, 7-6 (8/6).

Après avoir lâché le premier set au tie-break, Waltert aurait pu lâcher. C’est tout l’inverse qui s’est produit. Elle emporte solidement le deuxième, en tenant sa mise en jeu et en breakant au passage son adversaire, avant de venir à bout de Collins au tie-break de la troisième manche, le tout en ayant écarté trois balles de match. Sur sa lancée, elle écartera Cristina Bucsa (126e) au tour suivant (6-1, 5-7, 6-4) et tombera avec les honneurs devant Olga Danilovic (124e), 4-6, 6-4, 6-7 (5/7).

Deuxième point d’exclamation

Boostée par sa performance référence à Lausanne, Simona Waltert atteint les demi-finales des deux tournois ITF qui suivent, à Landisville et au Bronx, respectivement dotés de 100’000 et 60’000 dollars. L’été est réussi. Mi-septembre, elle participe au tournoi WTA 125 de Bucarest et tombe sur la star locale Sorana Cirstea, 38e mondiale et tête de série No 1. Deux mois après son exploit face à Collins, la Grisonne récidive et signe un nouvel exploit. Il ne lui suffit que de 1 h 30 pile pour éparpiller sa rivale (6-3, 6-3). La troisième victoire de sa carrière contre une membre du top 50.

Les progrès sont réels. Derrière Bencic, Teichmann et Golubic, toutes membres du top 100, Simona Waltert s’affirme comme la quatrième force du tennis féminin suisse. Dans la tête de Heinz Günthardt il ne fait plus de doute qu’elle a sa place avec la sélection suisse de Billie Jean King Cup. Le début d’une belle histoire?

Le capitaine de l’équipe suisse de Billie Jean King Cup, Heinz Günthardt (au centre), entouré de Viktorija Golubic, Belinda Bencic, Jil Teichmann et Simona Waltert (de gauche à droite).

Le capitaine de l’équipe suisse de Billie Jean King Cup, Heinz Günthardt (au centre), entouré de Viktorija Golubic, Belinda Bencic, Jil Teichmann et Simona Waltert (de gauche à droite).

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