Hockey sur glace: Martin Steinegger est le directeur sportif le plus zen du pays

Martin Steinegger, directeur sportif à succès du HC Bienne depuis 2012, peut d’ores et déjà se plonger dans les catalogues de voyages en vue du printemps prochain. L’ancien défenseur international peut même envisager de passer des Fêtes de Noël des plus tranquilles. Blague à part, le GM du HCB, qui a déjà prolongé les contrats de tous ses cadres la saison passée, devrait avoir bouclé ses dossiers prioritaires restants en vue de 2023 d’ici là. «Il y a deux ans, le groupe avait subi passablement de changement avec l’arrivée de plusieurs nouveaux joueurs, rappelle Steinegger. Nous voulions cette fois-ci avoir un effectif plus stable qui reste ensemble au moins durant deux ans. La situation aujourd’hui est agréable pour nous, mais elle l’est surtout parce que l’équipe fonctionne bien. Et de mon côté, c’est vrai que je suis plutôt tranquille!»

Huit contrats seulement arrivent à échéance l’année prochaine, et sans faire injure à quiconque, un seul représente un véritable enjeu majeur: celui du talentueux défenseur Noah Delémont (20 ans), un joueur romand formé au club et qui a déjà tâté de l’équipe nationale en fin de saison dernière.

L’arrière offensif, dans le podcast «La Stammtisch», a laissé sous-entendre que sa priorité serait de prolonger avec son club formateur, mais que d’autres formations avaient manifesté leur intérêt auprès de son agent (Sven Helfenstein, ex attaquant du LHC notamment). Le HC Bienne et Delémont ont entamé les discussions. «Si nous estimons qu’il est capable de franchir un prochain palier, à savoir de s’installer dans le top 6, et que lui aussi est convaincu de pouvoir le faire à Bienne, alors nous allons trouver une entente, précise Steinegger. De notre côté, nous sommes convaincus de son potentiel et de sa capacité à s’imposer chez nous.» En d’autres termes, le puck est sur la palette du joueur.

Les sept autres contrats concernent soit des joueurs de soutien, soit des vétérans. Le très précieux Beat Forster (40 ans au mois de février prochain), s’il décide de poursuivre sa carrière pour une saison de plus, le fera très certainement à Bienne et une poignée de main sera suffisante pour boucler l’affaire. 

C’est en attaque et au niveau de la fraction étrangère que la situation du HC Bienne est la plus agréable.

Le gardien finlandais Harri Säteri, excellent jusqu’ici, arrive certes en fin de contrat en 2023. Mais son engagement était avant tout lié à la blessure pour une longue durée du gardien titulaire Joren van Pottelberghe, qui devrait de nouveau être opérationnel en deuxième partie de saison. 

Les cinq autres étrangers sont tous déjà sous contrat pour l’exercice 2023/2024: les deux défenseurs Viktor Lööv (Suède, jusqu’en 2024) et Alexander Yakovenko (Russie, 2025), ainsi que les attaquants finlandais Toni Rajala et Jere Sallinen et le Suédois Jesper Olofsson (tous jusqu’en 2024). 

Le directeur sportif du HC Bienne aura ainsi un peu de flexibilité au niveau de l’identité du sixième étranger. Un gardien (Säteri par exemple), un attaquant supplémentaire et même, pourquoi pas, un troisième défenseur importé. 

Chez les Suisses, tous les fers de lance seront au HC Bienne au moins jusqu’au printemps 2024. Ce qui signifie que les trois premiers blocs actuels ne bougeront pas la saison prochaine: la flamboyante ligne «H₂O» composée de Fabio Hofer (13 matches, 17 points), du capitaine Gaëtan Haas (11 points) et de Jesper Olofsson (9 matches, 11 points), celle des Zurichois, surnommée «Art on Ice» dans le Seeland avec Damien Brunner, Luca Cunti et Mike Künzle, ainsi que le trio Tino Kessler (11 points), Jere Sallinen et Toni Rajala. 

Si la situation contractuelle des cadres de l’équipe est extrêmement avantageuse pour 2023, cela ne signifie évidemment pas que le GM du HCB sera en stand-by ces prochaines semaines ou mois. Bien au contraire, puisqu’il s’agira déjà de planifier et de réfléchir aux contours de l’équipe pour les saisons suivantes. Et là, il y aura du boulot avec un paquet de contrats arrivant à échéance dès 2024. «Parler d’une fin de cycle serait exagéré, mais il y aura du changement et l’équipe aura certainement un autre visage dans deux ans», note Steinegger, qui en profitera pour injecter du sang neuf et procéder aux retouches nécessaires. 

En attendant, il peut encore se permettre de souffler un peu.