FootballMario Balotelli en Turquie: 19 buts, du spectacle et des pincettes
S’il devait devenir un joueur de FC Sion, le buteur italien débarquerait en Valais fort d’une saison prolifique en Turquie. Qu’il convient de relativiser. Voici ce que nous apprennent ses buts.
- par
- Florian Vaney
Mario Balotelli a obtenu ce qu’il voulait. Du moins s’il était question d’entrer dans la lumière juste avant la fenêtre de mercato estival. La dernière saison de Süper Lig turque s’est achevée en mai sur un étonnant 7-0. La victime s’appelait Göztepe, déjà relégué en deuxième division, le bourreau Adana Demirspor: le club du buteur italien. Ce jour-là, «Super Mario» inscrit un quintuplé qu’il parachève d’une inspiration folle. Sept passements de jambe suivis d’un coup du foulard pour tromper le gardien adverse. Le genre de prouesse supposée ouvrir d’autres portes que celles du FC Sion, où Christian Constantin essaie de l’attirer.
Ou alors, l’événement doit servir à relativiser la valeur actuelle du Transalpin. Qu’en est-il de la validité de ce match suspect, au sein d’une ligue où les soupçons ne manquent pas? La question se pose. Elle peut participer à réduire une partie de l’éclat du dernier exercice de l’ancien international. Sans ce dernier volet, sa saison se résume à 14 goals marqués en 32 matches, en plus de 6 passes décisives. Un peu moins impressionnant, mais loin d’être ridicule quand même.
La recherche du spectacle
Il reste du grain à moudre, pour se rendre compte que Mario Balotelli est encore une terreur par certains aspects de son jeu. Ce qui saute aux yeux quand on épluche ses dernières réalisations, c’est ce qui fait de lui ce joueur spectacle qui plaît tant au FC Sion, sans entrer dans le personnage qu’il habite hors du terrain. En moyenne en Turquie, il tente un peu plus de quatre frappes par match (4,2), dont 2,4 depuis l’extérieur de la surface. Pas étonnant de retrouver dans ses «highlights» certains bijoux de tirs lointains. Qui font lever les foules et chauffer son téléphone.
Volontiers décrit comme paresseux ou difficilement gérable, l’ancien de Manchester City reste en mesure d’éviter certains pièges évidents. Il est rarement sifflé hors-jeu (0,6 fois par match), subit plus de fautes (2,2) qu’il n’en commet (1,4), et il a surtout gardé une certaine aisance dans les airs lorsqu’il fait face au but. La plupart de ses célébrations, sobres voire parfois inexpressives, donnent une idée du «cas» Balotelli et de l’image en décalage qu’il cherche à se donner.
Inventif dans le dernier geste
Sion a marqué son territoire sur balles arrêtées à Lugano en ouverture de saison, en trouvant trois fois la faille sur coup franc ou corner. On peut imaginer qu’il prenne une dimension supplémentaire dans le domaine en embauchant la star italienne. Adana Demirspor lui doit deux coups francs lointains splendides, en plus d’une présence intéressante dans la surface sur corner.
Sur ses 19 réalisations, le fantasque attaquant a conclu 8 fois l’affaire d’un tir pris dans la surface, à chaque fois dans des registres très différents. Plus que son adresse à la finition, son inventivité dans le dernier geste donne du crédit au joueur qu’il est aujourd’hui, à 31 ans. Compris dans son total, on trouve 4 penalties, transformés à partir des 4 tentatives qui se sont offertes à lui.
Le Valais attend ses qualités. Pour quelques jours, ou une éternité.