BiathlonLena Häcki-Gross: «J’ai toujours envie d’y aller à fond»
La biathlète obwaldienne établie en Allemagne a remporté son premier succès en Coupe du monde en janvier. De quoi la booster avant les championnats du monde.
- par
- Renaud Tschoumy
Le 19 janvier dernier, elle est entrée dans l’histoire du biathlon suisse. Dix ans après Selina Gasparin, l’Obwaldienne de 28 ans Lena Häcki-Gross est devenue la deuxième Suissesse à s’imposer sur le front de la Coupe du monde. Elle a en effet remporté l’épreuve individuelle courte à Antholz/Anterselva (Italie), en précédant les deux favorites françaises Julia Simon et Lou Jeanmonnot. De quoi la délivrer totalement avant les championnats du monde de Nove Mesto (République tchèque), qui commencent mercredi soir par un relais mixte. Interview de la nouvelle porte-drapeau du biathlon suisse, en marge du camp de préparation de l’équipe de Suisse à Lenzerheide.
Lena Häcki-Gross, que vous a apporté cette première victoire en Coupe du monde?
D’abord, une notoriété à laquelle je suis heureuse de goûter. Je suis fière de l’attention qu’on me porte. Par exemple, jamais je n’aurais pensé être un jour invitée sur le plateau de «Sportpanorama» (ndlr: l’émission sportive culte de la télévision alémanique SRF). C’est pourtant ce qui s’est produit. C’est une marque de reconnaissance. Pour moi, mais aussi pour mon sport tout entier.
Cette victoire, pour libératrice qu’elle soit, va peut-être aussi vous mettre de la pression dans la perspective des Mondiaux…
Évidemment. Maintenant, on se méfiera peut-être un peu plus de moi. Mais en biathlon féminin, les différences entre les athlètes sont vraiment très minimes. C’est aussi ce qui me permet d’affirmer ma confiance. Et puis, je sens le soutien de tant de monde, qu’il s’agisse de mon team ou du public, que j’ai toujours envie d’y aller à fond dès que je me présente au départ. C’est donc dans cet état d’esprit que je m’élancerai.
Un mot sur la piste de Nove Mesto…
La dernière fois, j’avais couvert les montées de manière parfaite. J’espère que ce sera encore le cas lors de ces Mondiaux. Mais j’ai confiance en mes capacités et en mon matériel.
Et puis, vous aurez aussi une carte à jouer dans les relais…
C’est vrai, on forme une équipe très compétitive. On a toutes et tous travaillé très fort. J’ai toujours aimé courir pour l’équipe. Je vous le dis, j’ai de grandes envies. J’ai hâte que cela commence.
Vous avez épousé Marco Gross, un biathlète allemand, en 2022. Ensemble, vous habitez à Ruhpolding, la «Mecque» du biathlon. En quoi est-ce important?
En tout! J’ai un encadrement idéal, à commencer par mon mari et sa famille. Mais surtout, on bénéficie d’infrastructures parfaites: des super-pistes, plein d’alternatives et de possibilités d’entraînement, bref, c’est le paradis pour préparer des compétitions importantes.
Les résultats d’un(e) biathlète dépendent souvent de sa précision au tir. Comment faites-vous pour préparer ces moments face à la cible?
Je dirais d’abord que je me considère comme une athlète plutôt complète. Je suis capable de ne rater aucune cible, comme lors de ma victoire à Antholz (ndlr: 20 sur 20), mais aussi de faire de bons secteurs de fond. Pour en revenir à votre question spécifique sur le tir, je pense qu’il faut avant tout ne pas penser à ce qu’on peut ou à ce qu’on doit faire, mais il s’agit de rester soi-même et de ne se concentrer que sur l’instant présent. Après, le reste suit. Mais je sais que si je tire bien, tout me sera ouvert, parce que j’ai aussi confiance en mon ski.
Lena Häcki-Gross, que peut-on vous souhaiter à l’aube de ces championnats du monde?
De connaître un jour parfait. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit en biathlon. C’est un sport qui dépend de tellement de facteurs… Donc il faut que tout fonctionne le moment venu.