EscaladeLa superstar de la grimpe illumine les Mondiaux de Berne
La capitale vibre au rythme des Championnats du monde et des prouesses de la Slovène Janja Garnbret, unique médaillée d’or olympique de sa discipline et personnalité à part.
![Florian Vaney](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/6911d342-325d-4f72-bc17-9a9296dbfa6b.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C379%2C378&fp-x=0.5118733509234829&fp-y=0.35714285714285715&crop=focalpoint&s=4e1a4e0d2443b3dc91fd2957d6e13ea3)
![Janja Garnbret dompte les murs de Berne avec une facilité impressionnant. Janja Garnbret dompte les murs de Berne avec une facilité impressionnant.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/01/ffd10632-1440-42a7-84a0-7dbf864896fa.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.40283203125&fp-y=0.4989010989010989&s=540fbc4ba435e3472b85e640161d627d)
Janja Garnbret dompte les murs de Berne avec une facilité impressionnant.
Freshfocus«Je suis désolée, je crois qu’on vous pose cette question à chaque fois mais… Est-ce que vous ne vous lassez pas de gagner?» La préposée aux interviews lors des Championnats du monde d’escalade, qui se déroulent à Berne jusqu’à samedi, doit commencer à avoir l’habitude de se retrouver face à Janja Garnbret. Cet honneur réservé à la vainqueur, la Slovène y a droit fréquemment. Très fréquemment.
La meilleure grimpeuse de la planète, c’est elle. Son palmarès impressionne, sa façon de survolter certaines compétitions également. Le nombreux public de la capitale profite allégrement des talents de celle qui vient d’enlever l’épreuve de bloc et de terminer 2e en difficulté. Vendredi, elle aura l’occasion d’ajouter une troisième médaille à sa moisson. Et d’alimenter un peu plus une carrière éblouissante qui ne s’arrête pas au mur d’escalade.
Elle est la seule médaillée d’or olympique
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Entrée au programme olympique pour la première fois aux Jeux de Tokyo en 2021, l’escalade sportive a alors dû combiner chacune de ses disciplines pour ne désigner qu’un champion et une championne olympiques. Le bloc, la difficulté et la vitesse n’ont ainsi formé qu’un, mettant à l’épreuve la polyvalence de ses athlètes. Moins habituée à l’effort sprint, Janja Garnbret s’est néanmoins hissée haut la main au-dessus du lot. Pour devenir la première, et la seule à l’heure actuelle, championne olympique.
La Slovénie l’a élue trois fois sportive de l’année
Luka Doncic, Primoz Roglic, Tadej Pogacar. Le basketteur de Dallas a été élu sportif slovène de l’année 2018, l’ancien sauteur à skis reconverti dans le cyclisme a remporté le même titre en 2019, le géant actuel de la petite reine celui de 2021. Point commun? Ces trois années-là, l’honneur chez les femmes est revenu à la même Janja Garnbret. Entre 2005 et 2015, la skieuse Tina Maze s’est vue couronner cinq fois. Du haut de ses 24 ans, la grimpeuse peut-elle faire mieux?
Elle lutte contre le fléau des troubles alimentaires
L’escalade sportive se veut spectaculaire et télégénique. Une bonne nouvelle lorsqu’on cherche à alimenter ses réseaux sociaux d’athlète. Mais entourée de ses 535’000 partisans, Janja Garnbret ne se contente pas de faire dans le superficiel. Fin juillet, elle publiait un post poignant, amené par le titre «Souhaitons-nous élever une génération de squelettes?» Dans le collimateur de la championne: le RED-S, cet acronyme lié aux troubles alimentaires des athlètes. «Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu quelqu’un dire qu’il ne se sentait pas bien dans son corps, ou qu’il aimerait être plus léger. Mais se sous-alimenter n’est pas quelque chose dont il faut être fier, ni un gage de succès.» La Slovène milite notamment pour des sanctions en compétition en cas de dépassement d’un certain seuil, et encourage coaches et structures à s’entourer de diététiciens.
Elle a terminé dernière de sa première compétition
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L’enfance de Janja Garnbret ressemble à ce qu’on peut imaginer concernant une championne d’escalade en devenir: rien ne la satisfaisait plus que de grimper aux arbres et de se hisser sur le cadre des portes qu’elle trouvait. Direction donc les murs d’escalade pour assouvir sa passion naissante et, rapidement, sa première compétition. Résultat? Une dernière place dans sa catégorie, rapporte CNN. «Je ne me comparais pas aux autres enfants. J’avais juste du plaisir à grimper, à repousser mes limites.» Tout simplement.
Elle peut grimper avec une seule jambe
Les grimpeurs confirmés vous le diront, porter des chaussures d’escalade peut vite s’avérer pénible et douloureux. En début d’année, après s’être fracturé le gros orteil, Janja Garnbret a reçu l’interdiction médicale d’enfiler une paire. «C’est un gros challenge de faire face à cette situation», disait-elle alors. Un challenge relevé grâce à un brin de patience, et la complicité d’une chaussure spéciale proche de l’attelle. De quoi lui permettre de reprendre la grimpe, sur une jambe et demie. Voilà les prémices d’une saison qui l’a déjà vue remporter trois victoires en Coupe du monde. Et d’ici vendredi, sans doute trois médailles aux Mondiaux de Berne.