Hockey sur glace – Loïc In-Albon se donne les moyens de retrouver la National League

En janvier 2019, Loïc In-Albon s’était engagé pour deux ans avec Langnau, après avoir écoulé trois saisons à Lausanne. Avec ce choix de carrière, les intentions de l’attaquant valaisan étaient claires: rejoindre un club un peu moins huppé pour avoir plus de temps de jeu et de responsabilités, afin de s’affirmer et de se stabiliser en National League.

Mais l’aventure emmentaloise ne se déroule pas comme souhaité. Lors de sa première saison, après une phase de préparation intéressante, il est victime d’une commotion à son premier match officiel avec les Tigers: «c’était le premier shift de la saison et il a fallu seulement 15 secondes de jeu pour que je sois déjà blessé pour plus de deux mois.» Au retour de cette blessure, tout est plus compliqué car l’équipe s’est constituée et la peur d’une nouvelle commotion apparaît.

La pause estivale permet à l’attaquant de récupérer à 100% pour sa deuxième campagne à Langnau, mais il se met trop de pression: «Je voulais vraiment réussir, mais je me suis mis trop de pression et je suis entré dans un cercle vicieux. Et quand tu penses tout le temps négativement, c’est compliqué d’être performant», déclare-t-il honnêtement.

Il faut un passage en Swiss League de 6 matches (1 but, 3 assists) à Langenthal pour le relancer. Les chiffres l’attestent, les 6 points réalisés (4 buts, 2 assists) avec Langnau lors de la saison 2020-2021 ont été effectués après son passage à l’échelon inférieur. A ce sujet, le Valaisan nous dit avec une pointe de regret: «malgré une bonne fin de saison, j’ai uniquement joué en quatrième ligne et jamais en power-play, donc je n’ai pas vraiment eu l’opportunité de montrer ce que je valais dans un contexte offensif.»

Alors qu’il peine à l’étage supérieur, Loïc In-Albon est approché en janvier 2021 par le directeur sportif de La Chaux-de-Fonds, Loïc Burkhalter, en vue de la saison suivante. Cependant, le joueur ne veut pas signer un contrat aussi tôt et risquer de perdre une éventuelle opportunité de rester en National League. Hélas pour lui, malgré sa bonne fin de saison, il n’a pas d’offres de la part d’un club de première division. «Mon agent a eu quelques discussions avec des clubs de National League et il a reçu comme retour que je n’étais pas le profil type d’un centre de quatrième ligne, mais que je n’avais pas encore assez prouvé offensivement pour jouer au centre d’un troisième bloc.»

Afin de montrer ses qualités offensives, un détour par la Swiss League s’avère donc être bénéfique, après une expérience de 197 matches en NL (13 buts, 15 assists). Au mois de mai, pendant les négociations, deux clubs se montrent particulièrement intéressés par le profil de Loïc In-Albon, celui d’un centre avec habiletés offensives pouvant lui permettre de jouer sur un deuxième trio et sur l’avantage numérique, mais qui possède également une responsabilité défensive acquise durant ses cinq ans en première division. Ces deux clubs sont le HC La Chaux-de-Fonds et le EHC Olten et finalement le choix du HCC s’impose comme une évidence. «Dès la première rencontre en janvier avec Loïc Burkhalter et Thierry Paterlini, j’ai immédiatement eu un bon feeling. Ils me voulaient vraiment et étaient prêts à me donner du temps de jeu et des responsabilités.»

La perspective de retrouver la Suisse romande et de jouer dans une équipe jeune où il connaît la plupart des joueurs pèse également dans la balance au moment de choisir son futur club.

Avec quel état d’esprit rejoint-il la Swiss League à l’époque? Alors qu’il aurait pu être déçu de descendre d’une catégorie, c’est tout le contraire qui se produit: «Je me suis dit que j’étais jeune et que j’avais encore du temps,. Je suis venu à La Chaux-de-Fonds avec un état d’esprit très positif et l’envie de montrer mes qualités pour remonter le plus vite possible en National League.»

Et cela se voit dans ses performances. A l’heure de la pause internationale de novembre, la saison du joueur de 24 ans est une réussite. En 18 matches avec le HCC, il a été crédité de 16 points (8 buts, 8 assists, quatrième meilleur compteur de l’équipe), a un temps de jeu moyen par match supérieur à 17 minutes, joue en avantage et désavantage numérique et a déjà été rappelé une fois par le LHC fin septembre.

Son entraîneur Thierry Paterlini est d’ailleurs ravi de l’avoir dans son effectif: «Il nous amène beaucoup offensivement. Il a une bonne technique, un bon shoot et il est rapide. De plus, c’est quelqu’un qui est toujours de bonne humeur. C’est un plaisir de travailler avec lui.» De son côté, le joueur est ravi d’être au HCC car il y a retrouvé une super ambiance d’équipe, avec un vestiaire jeune dans lequel il n’a eu aucune peine à s’intégrer. Cette bonne ambiance se ressent sur la glace, avec une équipe qui a réussi sa première partie de saison et se trouve à la troisième place du classement.

D’un point de vue personnel, le nouveau venu a évolué avec plusieurs ailiers depuis le début de la saison. Actuellement, il est dans une ligne avec le Top Scorer Norvégien Sondre Olden et son ancien coéquipier, le letton à licence suisse, Toms Andersons. «Avec Toms, on a joué pendant deux ans ensemble à Langnau et sur la glace on se connaît quasiment par cœur. Quant à Sondre Olden, il est l’un des meilleurs joueurs de la ligue et on s’entend très bien sur et en dehors de la glace, donc c’est facile de jouer avec lui.»

Ce trio a d’ailleurs été le plus dangereux lors du derby de samedi contre le HC Sierre (2-0) avec, à la clé, l’ouverture du score sur une magnifique action collective.

Ce n’est un secret pour personne, Loïc In-Albon veut retrouver l’étage supérieur au plus vite. Cependant, il ne se projette pas encore totalement sur son futur: «Honnêtement, je ne me prends pas trop la tête pour la saison prochaine et si il y a une opportunité d’aller en National League, tant mieux. De toute façon, la seule chose à faire, c’est de réaliser la meilleure saison possible avec le HCC.»

Alors qu’il se donne les moyens de retrouver le premier échelon helvétique, que doit améliorer le Valaisan pour retrouver cette ligue? Selon lui, il doit devenir plus physique, plus agressif et être plus constant: «je dois être capable de jouer mon meilleur hockey sur de longues périodes et de faire des bons matches, même quand je suis dans un mauvais jour. Enfin, en tant que centre, il faut aussi que je gagne plus de mises au jeu.»

L’avis est partagé par son entraîneur, ancien joueur de National League: «Son jeu manque encore de constance entre les matches et parfois même au cours d’un même match. S’il veut retrouver la National League, il doit montrer qu’il est capable de jouer son meilleur niveau chaque soir pendant 60 minutes.»