Nicolas Hulot: les révélations accablantes d'«Envoyé Spécial»

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FranceNicolas Hulot accusé par plusieurs femmes dans «Envoyé Spécial»

Le résultat de quatre ans d’enquête a été diffusé jeudi soir: trois femmes, dont deux à visage découvert, disent avoir été forcées à des agissements d’ordre sexuel par le célèbre animateur.

Nicolas Hulot.

Nicolas Hulot.

AFP

Caresses ou baisers par surprise, tentative de fellation forcée: trois femmes témoignent contre Nicolas Hulot pour des faits qui auraient eu lieu entre 1989 et 2001, prescrits, dans un reportage diffusé jeudi soir par Envoyé Spécial, des accusations que le militant écologiste nie formellement.

Dans un reportage de 62 minutes, l’émission de France 2 donne la parole à ces femmes, dont deux, Sylvia et Cécile, parlent à visage découvert. La troisième, anonyme, dit être une ancienne collaboratrice. L’enquête télévisée comprend aussi le témoignage de la militante écologiste Claire Nouvian et revient sur la plainte pour viol déposée en 2008 par Pascale Mitterrand, petite-fille de l’ancien président, classée sans suite car les faits étaient prescrits.

La veille, Nicolas Hulot avait nié formellement ces accusations d’agressions sexuelles et annoncé quitter «définitivement» la vie publique, pour protéger ses proches et sa Fondation des retombées d’un «lynchage».

Sur le plateau de l’émission «C à vous» de France 5, deux heures avant la diffusion du reportage sur France 2, l’animatrice d’Envoyé Spécial, Elise Lucet, a expliqué la genèse de cette enquête télévisée. «Après l’affaire Weinstein (...) on a eu vent d’une histoire d’une femme qui se disait harcelée, agressée par Nicolas Hulot, bien avant les premiers témoignages le concernant», a-t-elle expliqué. Le reportage est «le résultat de quatre ans de travail».

Sylvia dit avoir été agressée sexuellement en 1989 à l’âge de 16 ans par Nicolas Hulot. Elle raconte avoir été invitée à assister à une émission qu’il animait alors à Paris. Il aurait ensuite proposé de la raccompagner en voiture à une station de métro mais la conduit finalement dans un parking à ciel ouvert. «Et là il sort son sexe (...), il a pris ma main, il m’a demandé si je l’avais déjà fait avec des garçons», raconte-t-elle. «Il me force à lui faire une fellation que je ne fais pas réellement parce que je crois que je suis tétanisée».

Elle ajoute n’en avoir parlé que bien plus tard à sa mère et à un ami. Pourquoi ne pas avoir porté plainte ? Entre «une gamine de 16 ans (et) Nicolas Hulot, qui allait me croire ?», répond-elle.

«Dysfonctionnement»

Cécile était contractuelle en septembre 1998 à l’ambassade de France à Moscou, dit-elle. Alors âgée de 23 ans, elle est sollicitée pour aider l’équipe d’Ushuaïa et son animateur vedette à débloquer du matériel de tournage coincé en douane. Pour la remercier, Nicolas Hulot l’invite à dîner avec l’équipe. Cécile revient en détails sur cette soirée, dans Envoyé Spécial.

Elle est dans un taxi avec Nicolas Hulot. «Il se jette sur moi, il essaye de m’embrasser» et lui touche les seins et l’entrejambe, dit-elle. «J’ai frappé comme j’ai pu, (...) je crois que le non était très clair». Porter plainte ? «En Russie ? A Moscou ? Contre un ami du président Jacques Chirac ? Non, ça ne m’est pas venu à l’idée», déclare Cécile.

L’autre femme interrogée dit avoir travaillé avec Nicolas Hulot en 2001. A l’issue de leur première réunion de travail, il «m’embrasse à pleine bouche», selon ses propos. «C’est forcément de force puisque c’est par surprise». Elle précise que l’ex-animateur n’a pas recommencé.

Claire Nouvian raconte, elle, avoir été mise en garde, avant le tournage d’un reportage réalisé avec Nicolas Hulot en 2008, afin qu’elle évite de se retrouver seule avec lui. L’animateur n’a pas eu de gestes déplacés pendant le tournage de cet épisode d’Ushuaïa, relate-t-elle. A une autre occasion, «il a quand même essayé de m’embrasser», ajoute-t-elle, évoquant «un dysfonctionnement dans ses rapports aux femmes».

Nicolas Hulot a formellement démenti ces accusations dès mercredi, sur le plateau de BFMTV. «Ces affirmations sont mensongères», a-t-il martelé, regrettant de ne pas avoir pu visionner l’émission d’envoyé Spécial avant sa diffusion.

«Il n’y a d’ailleurs aucune enquête en cours sur ces faits», a insisté son avocat Alain Jakubowicz dans un entretien au Point jeudi. «Le doute doit profiter à l’accusé».

Elise Lucet dit, elle, avoir proposé à Nicolas Hulot et à ses avocats de regarder le reportage «avec les visages floutés», afin que l’ancien ministre animateur présente sa version des faits. Mais ils «ont refusé».

(AFP)

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