Guerre en UkraineKiev tient bon face aux attaques russes
Les Ukrainiens tiennent pour le moment bon face à l’offensive russe sur la capitale, mais craignent une attaque de plus grande ampleur pour s’emparer de la ville.
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Une femme et un enfant passent devant un immeuble d’habitation partiellement détruit, samedi 26 février à Kiev.
AFPKiev était samedi matin sous les tirs de missiles russes et des combats se déroulent dans la ville, au troisième jour du conflit. Des affrontements notamment ont lieu sur l’avenue de la Victoire, une des artères principales de la capitale. Le président ukrainien, lui, appelle les siens à la lutte contre les troupes de Moscou et assure que des armes occidentales sont en route. Volodymyr Zelensky a évoqué une «coalition antiguerre (qui) fonctionne» après une conversation avec son homologue français Emmanuel Macron.
«À Kiev, de violents combats se poursuivent. L’armée ukrainienne repousse des saboteurs russes», a indiqué samedi, vers 04h30, le Service des communications spéciales ukrainien. Sur Facebook, l’armée de terre ukrainienne a dit de son côté avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires russes, dont un char, près de la station de métro Beresteiska, située sur l’avenue de la Victoire, dans le nord-ouest de la capitale.
Des tirs d’artillerie et de missiles résonnent de manière sporadique dans le nord-ouest de Kiev. Un haut immeuble résidentiel de la capitale a été touché par un tir de missile, d’après les autorités ukrainiennes, qui n’ont pas donné de bilan dans l’immédiat.
Les forces ukrainiennes ont aussi fait état de «violents» combats à 30 km au sud-ouest de la capitale, où les Russes «essayent de faire débarquer des parachutistes». Sur Facebook, l’armée de terre ukrainienne a dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires russes, dont un char, sur l’avenue de la Victoire. Dans la nuit, les autorités ont fait état d’une attaque russe contre une centrale électrique du quartier de Troieshchyna, au nord-est de Kiev.
Le ministère russe de la Défense n’a pour sa part évoqué aucune offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires. Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l’est de l’Ukraine, de très nombreux convois militaires ukrainiens sont présents. Des check-points militaires ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville dans cette zone.
Veto russe à l’ONU
Les conséquences de cette offensive lancée jeudi sur ordre du président russe Vladimir Poutine sont déjà là. Quelque 100’000 personnes ont déjà été déplacées et 50’000 ont quitté l’Ukraine, a signalé l’ONU, qui a échoué vendredi à condamner Moscou.
La Russie a mis son veto au Conseil de sécurité à une résolution déplorant son «agression», pourtant soutenue par une majorité de pays. Cela prouve que «le monde est avec nous, que la vérité est avec nous, que la victoire sera nôtre!» a tweeté le président ukrainien après ce vote.
L’Alliance atlantique a pour sa part commencé à déployer des éléments de sa force de réaction pour être en mesure de rapidement faire face à toute éventualité.
Sous pression pour en faire davantage, les Occidentaux, y compris les États-Unis, ont aussi imposé des sanctions à Vladimir Poutine lui-même et à son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, un fait rare et très symbolique. Une mesure aussitôt qualifiée par la diplomatie russe d’«impuissance absolue» et le signe que les relations avec les Occidentaux sont proches du «point de non-retour».