NeuchâtelIncendie mortel à la vodka: elle est acquittée faute de preuve
Accusée d’être à l’origine du feu qui a fait un mort dans un ancien hôtel de Cressier, une femme a été acquittée au bénéfice du doute.
- par
- J.Z
Elle était suspectée d’avoir bouté le feu à des habits avec de la vodka et un briquet et d’avoir provoqué la mort d’un homme de 32 ans dans l’ancien hôtel-restaurant de la Couronne, à Cressier (NE). Mais faute de preuve, la prévenue, d’origine russe, a été acquittée.
Les faits remontent à la nuit du 4 au 5 décembre 2020. La femme, sous le coup de l’alcool, s’était d’abord manifestée en début de soirée en appelant les services de secours et en affirmant vouloir se jeter sous un train. Sur une période de cinq mois, elle avait en tout sollicité les secours pas moins de 1136 fois.
Elle avait ensuite été reconduite à la Couronne, qui servait de logement à des personnes à l’assistance sociale. Les pompiers étaient finalement appelés sur place en fin de soirée alors que le bâtiment était la proie des flammes.
L’ancienne locataire était alors suspectée d’être à l’origine de l’incendie. Son mobile: se venger de son ancien propriétaire, qui cherchait à l’expulser.
Accusée d’incendie intentionnel, de meurtre, subsidiairement d’homicide par négligence et de lésions corporelles simples, la femme comparaissait la semaine dernière à Neuchâtel, rapporte «ArcInfo». Une peine de huit ans de prison ferme assortie d’un traitement psychiatrique et d’une expulsion de dix ans du territoire était requise.
Selon le journal neuchâtelois, le verdict est finalement tombé. Les juges ont ainsi estimé ne disposer d’«aucune preuve objective» pour établir la culpabilité de l’ancienne locataire. De fait, cette dernière a été acquittée au bénéfice du doute.
Mais la prévenue a été condamnée pour d’autres faits moins graves, à savoir les fausses alertes et les scandales en état d’ivresse liés à ses agissements peu avant l’incendie. Pour ces infractions, elle a écopé de quinze mois de prison ferme, peine qu’elle a quasi intégralement purgée en détention avant le jugement.
Le procureur comme les parents de l’homme décédé pourraient faire appel de cette décision.