Mexique: Appuyée par le gouvernement, l’armée lance une compagnie aérienne

Une nouvelle compagnie aérienne, sous le contrôle de l’armée, est annoncée au Mexique pour décembre, promettant des tarifs moins chers vers Cancún et d’autres destinations touristiques, a annoncé, récemment, le gouvernement du président Andrés Manuel Lopez Obrador.

Mexicana de Aviación promet des billets 18% moins chers que ses principaux concurrents, Aeromexico et les compagnies à bas coûts Volaris et Vivaerobus, a détaillé le secrétaire à la Défense, Luis Crescencio Sandoval. Selon le site airjournal.fr, «l’accord implique le transfert de trois bâtiments et d’un simulateur de vol au gouvernement».

La nouvelle compagnie desservira 20 aéroports, dont Cancún, Los Cabos, Acapulco, Oaxaca, Puerto Vallarta, toutes des destinations touristiques du Mexique, l’un des dix pays les plus visités au monde.

Mexicana de Aviación fera partie du groupe Olmeca-Maya-Mexica, sous le contrôle des forces armées. L’armée administre déjà la construction du train touristique Maya, plus de 1500 km de voie ferrée dans la péninsule du Yucatán, que le président veut inaugurer en décembre, malgré les polémiques sur les atteintes à l’environnement.

Par ailleurs, selon le site web de Radio France International, le président Lopez Obrador a également livré aux militaires «le contrôle de nombreuses infrastructures, dont une dizaine d’aéroports civils, des ports maritimes et l’agence douanière». D’aucuns «s’inquiètent de voir l’armée aux commandes de projets prioritaires», amassant un pouvoir économique et politique considérable, qu’il sera «impossible de lui retirer à l’avenir».

Ainsi, «AMLO» a été accusé de vouloir «militariser» la société. «Entre autres missions, l’armée doit contribuer au progrès du Mexique», s’est-il justifié. «Ils (ndlr, les militaires) gèrent l’argent public avec honnêteté.»

Son annonce referme l’histoire du rachat, par le gouvernement, de la marque Mexicana de Aviación, une compagnie privée en faillite depuis 13 ans. La transaction a été conclue pour un montant de 48 millions de dollars, qui seront répartis entre les 7407 employés, qui n’ont jamais été indemnisés après la faillite.

Le gouvernement a promis un investissement de 235 millions de dollars. La compagnie disposera d’une flotte d’une dizaine de Boeing 737-800. Les avions partiront du nouvel aéroport de Mexico, inauguré en mars 2022, au nord-est de la capitale, et d’un aéroport en construction à Tulum.