ÉconomieLe Trésor américain veut moderniser son système de sanctions
Le Trésor américain estime que son arsenal de sanctions économiques est notamment affaibli par le développement des cryptomonnaies.
Washington juge nécessaire de moderniser son système de sanctions économiques et financières, dont l’efficacité est affaiblie notamment par le développement des cryptomonnaies, a indiqué lundi le Trésor américain, à l’issue du passage en revue de ces mesures par l’administration Biden.
«Si les sanctions restent un outil politique essentiel et efficace, elles sont également confrontées à de nouveaux défis, notamment les risques croissants liés aux nouveaux systèmes de paiement, l’utilisation croissante des actifs numériques et les cybercriminels», dit le Trésor dans un communiqué.
Les sanctions prises par le Trésor visent à empêcher des personnes ou entités étrangères, accusées par exemple de menacer la sécurité américaine ou d’entraver les droits humains dans leur propre pays, d’avoir accès au système bancaire et financier américain.
«Moderniser son infrastructure»
Mais «les innovations technologiques telles que les monnaies numériques, les plateformes de paiement alternatives et les nouvelles façons de cacher les transactions transfrontalières réduisent toutes potentiellement l’efficacité des sanctions américaines», détaille dans son rapport le Trésor.
«Ces technologies offrent aux acteurs malveillants des opportunités de détenir et de transférer des fonds en dehors du système financier traditionnel basé sur le dollar», est-il encore précisé. «Nous sommes conscients du risque que ces actifs numériques et systèmes de paiement puissent nuire à l’efficacité de nos sanctions s’ils ne sont pas contrôlés», ajoute le Trésor. Le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo doit être entendu par la commission bancaire du Sénat sur ce sujet mardi à 10H00 (16H00 en Suisse).
«Le Trésor doit moderniser son infrastructure de sanctions, sa technologie et ses effectifs pour s’adapter à l’évolution des menaces des cybercriminels, des rançongiciels et autres», devrait-il souligner d’après son discours publié lundi soir. Il relèvera également l’importance d’agir, «quand c’est possible», en «coordination et collaboration avec (les) alliés» des États-Unis.
«Outil fondamentalement important»
Wally Adeyemo indiquera également qu’«à la lumière de l’interconnexion croissante de la finance mondiale, du commerce et des chaînes d’approvisionnement, il est essentiel que le Trésor utilise un cadre rigoureux pour orienter ses recommandations sur l’imposition de sanctions économiques et financières».
Les États-Unis ont largement accru leur recours aux sanctions économiques depuis les attaques du 11 septembre 2001. Le nombre de sanctions a été multiplié par 10 en 20 ans, selon ce rapport, passant de 912 en 2000 à 9421 en 2021.
«Les sanctions sont un outil fondamentalement important pour faire avancer nos intérêts de sécurité nationale», avait déclaré Wally Adeyemo dans le communiqué du Trésor. «Nous nous engageons à travailler avec des partenaires et des alliés pour moderniser et renforcer cet outil essentiel».