TurquieCoup de filet contre des espions travaillant pour Israël
La police turque a arrêté 33 personnes soupçonnées de préparer l’«agression» ou l’«enlèvement» de certains des étrangers espionnés.
Trente-trois personnes soupçonnées d’espionnage au profit d’Israël ont été arrêtées en Turquie, ont annoncé mardi les autorités turques. Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d’avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a indiqué l’agence de presse officielle Anadolu.
Treize autres suspects, accusés des mêmes faits, sont actuellement recherchés, selon le bureau du procureur d’Istanbul. Les nationalités des mis en cause n’ont pas été précisées. Le ministre turc de l’Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé sur le réseau social X que les services de renseignement israéliens préparaient l’«agression» ou l’«enlèvement» de certains des étrangers espionnés.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l’égard d’Israël. M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, a estimé mercredi qu’il n’existait «aucune différence» entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et Adolf Hitler. Mardi, le chef de l’État turc a dénoncé une «tentative de sabotage contre la Turquie et ses intérêts». «Nous allons stopper ce manège», a-t-il dit. Israël a demandé mi-octobre à ses ressortissants et ses diplomates en poste en Turquie de quitter le pays par mesure de sécurité.
Cadres du Hamas
La police turque avait arrêté en 2021 et 2022 plusieurs dizaines d’individus soupçonnés d’espionner des Palestiniens résidant en Turquie pour le compte des services de renseignement israéliens.
Des cadres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont longtemps trouvé refuge à Istanbul, mais les autorités turques leur ont demandé de quitter la Turquie après l’attaque menée le 7 octobre depuis la bande de Gaza sur le sol israélien, qui a fait environ 1140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.
Des cadres du Hamas se sont toutefois rendus en Turquie depuis, notamment pour y rencontrer de hauts responsables turcs. Début décembre, le président Erdogan avait prévenu Israël de «graves conséquences» si des membres du Hamas étaient pris pour cible sur le sol turc.
Au printemps 2022, des médias israéliens avaient fait état de tentatives d’attaques contre des touristes israéliens à Istanbul, déjouées par la coopération des services turcs et israéliens. Huit personnes, dont des Iraniens, avaient été arrêtées dans la foulée par la police turque.