Motocyclisme: Le déclin de l’empire japonais

Publié

MotocyclismeLe déclin de l’empire japonais

En plus de huit Ducati et de quatre KTM, il y aura quatre Aprilia en MotoGP l’an prochain. Côté japonais, Suzuki se retire, Yamaha divise sa présence par deux et Honda… ne sait plus que faire.

Jean-Claude Schertenleib
par
Jean-Claude Schertenleib

Distance oblige, donc réactivité limitée, ils ont payé un lourd tribut à la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années: les constructeurs japonais sont à la peine en MotoGP, désormais dominés par les Italiens – Ducati et Aprilia – et les Autrichiens de KTM.

Après le retrait annoncé de Suzuki à la fin de saison, une nouvelle bombe a éclaté vendredi matin: le team RNF de Razlan Razali, qui opérait comme équipe «satellite» pour Yamaha (Dovizioso et Darryn Binder actuellement), alignera dès l’an prochain des Aprilia!

Jeudi, en confirmant Aleix Espargaró et Maverick Viñales comme pilotes officiels pour ces deux prochaines années, Massimo Rivola, le manager de la marque de Noale, avait habilement joué avec les mots: «Un second team? Si une bonne opportunité se présente, nous la saisirons. Ce qui est certain, c’est que la réponse, qu’elle soit positive ou négative, tombera très rapidement.» Il avait raison, puisqu’elle est tombée quelques heures plus tard!

Une équipe formatrice

Si aucun nom de pilote n’est encore évoqué, on connaît déjà la philosophie du futur second team Aprilia: «Nous avons toujours été convaincus de la politique des petits pas et le niveau atteint désormais par notre RS-GP (Aleix Espargaró en tête au terme de la première journée d’essais libres) confirme le bien-fondé de cette manière de faire. L’étape suivante logique de notre histoire, c’est de voir deux motos supplémentaires en piste. Cette collaboration avec RNF Racing doit permettre de développer de nouveaux pilotes, mais aussi de bâtir une nouvelle génération de techniciens, d’ingénieurs et de managers», explique Massimo Rivola, un ancien de Ferrari – après avoir été directeur sportif de la Scuderia, il avait dirigé la «Ferrari Driver Academy», découvrant notamment Charles Leclerc –, qui avait rejoint Aprilia en 2019.

Quand Márquez fait la promo du superbike!

Que ce soit à Borgo Panigale (Ducati), à Noale (Aprilia) ou chez KTM en Autriche, de jeunes ingénieurs planchent en permanence sur de nouvelles solutions techniques, notamment en termes d’aérodynamisme. Au Mugello, on a ainsi découvert ce vendredi matin sur l’Aprilia du pilote de test Lorenzo Savadori, un aileron arrière très «F1».

Ces éléments, qui permettent aux pilotes d’aller toujours plus vite – c’est le but de la course! – ont néanmoins des effets sur le spectacle, puisque les dépassements deviennent de plus en plus compliqués. Ce n’est pas le champion du monde en titre Fabio Quartararo qui dira le contraire, lui qui sait que s’il ne s’élance pas en tête, il n’a plus la moindre chance de s’imposer avec sa Yamaha.

Marc Márquez a des soucis comparables (et d’autres…) avec la Honda: «Un minimum d’aérodynamisme est nécessaire, puisqu’il permet de rendre plus sûr le pilotage à de très hautes vitesses. Idem pour le contrôle de traction. Mais le moment est peut-être venu d’établir des limites à ces développements, qui rendent les dépassements de plus en plus rares. Pour les spectateurs et les téléspectateurs, peu importe si l’on devait rouler une demi-seconde plus lentement au tour, ce que désirent les fans, c’est du spectacle, comme on l’a vu le week-end dernier en superbike à Estoril. Combien de fois Jonathan (Rea) et Toprak (Razgatlioglu) se sont dépassés? Dix fois? Quinze fois? J’étais chez moi, sur mon sofa et j’ai adoré ce que j’ai vu», avoue l’octuple champion du monde.

Une bougie et des fleurs pour Jason

Le team CFMOTO Racing PruestelGP, l’équipe qui faisait courir Jason Dupasquier, est allé déposer une bougie blanche et un bouquet de fleurs à l’endroit où le Fribourgeois a perdu la vie il y a une année. Avec ce message, diffusé sur les réseaux sociaux: «Hey, Jason, tu nous manques à tous. J’espère que tu regardes nos courses depuis le paradis des pilotes.»

Aegerter, maître ès électricité

Le patron du championnat du monde supersport est aussi un maître en matière de motos électriques: pour le troisième double rendez-vous de la Coupe F.I.M. de MotoE, au Mugello, Dominique Aegerter a dicté sa loi aussi bien lors des deux séances libres du jour, que lors de la séance qualificative. Il s’élancera samedi en fin de journée et dimanche, après la course MotoGP, de la pole position: «C’est toujours très bien de se retrouver idéalement placé au moment du départ. C’est la première fois que les MotoE affrontent le Mugello, un circuit que j’ai toujours adoré. La vitesse est là, le rythme aussi et le but est toujours le même: le podium à chaque course», explique le Bernois.

Ton opinion