TennisLa 12e joueuse mondiale fait son coming-out
Daria Kasatkina (25 ans), No 1 du tennis féminin russe, a annoncé lundi être en couple avec une femme. Elle dénonce également l’homophobie prégnante en Russie.
«C’est difficile et cela ne sert à rien de rester longtemps au placard», affirme Daria Kasatkina dans une interview, tournée en Espagne et diffusée sur la chaîne d’un Youtubeur, Vitia Kravtchenko, et dans laquelle elle dit avoir actuellement une copine.
«Tu auras des noeuds au cerveau tant que tu ne le diras pas. Après, c’est clair que chacun doit choisir comment il veut s’ouvrir et jusqu’à quel point. Le plus important, c’est d’être bien avec soi-même», ajoute la sportive de 25 ans.
Elle regrette également que ce sujet soit «interdit» en Russie. «Il y a des sujets encore plus importants qui sont interdits, donc cela n’a rien d’étonnant.» La joueuse dit aussi que «choisir d’être gay» rend la vie plus difficile «en particulier en Russie».
L’homosexualité était considérée en Russie comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.
Les personnes LGBT+ russes font souvent l’objet d’hostilité, de violences et parfois même de meurtres.
Les députés russes persistent et signent
Les déclarations de Daria Kasatkina interviennent alors que des députés russes ont proposé lundi un nouveau projet de loi qui doit interdire la diffusion d’informations «sur les relations sexuelles non-traditionnelles» auprès de tout type de public.
Une loi votée en 2013 contre la «propagande» homosexuelle interdit jusqu’à présent la diffusion de telles informations auprès des mineurs.
De nombreuses ONG de défense des LGBT+ affirment que cette loi sert de prétexte pour persécuter les homosexuels, dans un pays où Vladimir Poutine et l’Église orthodoxe prônent des valeurs traditionnelles face à un Occident présenté comme dégénéré.
Quelques heures après la publication de son interview sur Youtube, Daria Kasatkina a publié sur son compte Instagram une photo la montrant avec une jeune femme. Cette publication est accompagnée d’un simple coeur en commentaire.