EspagneL’indépendantiste catalan Puigdemont a quitté la présidence
L’indépendantiste Carles Puigdemont, figure incontournable de la tentative de sécession en 2017, avait annoncé qu’il ne se représenterait pas à la présidence de son parti. C’est chose faite.
Le leader indépendantiste Carles Puigdemont, principale figure de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, a été remplacé samedi à la tête de son parti par un tandem comprenant une représentante de l’aile dure. «Il se trouve que c’est mon dernier (congrès) en tant que président», a-t-il déclaré devant les militants de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), réunis à Argelès-sur-Mer, ville côtière française proche de la frontière avec l’Espagne. «Les organisations doivent pouvoir et savoir faire des remplacements», a ajouté Carles Puigdemont, 59 ans.
Le leader séparatiste avait annoncé début mai qu’il ne se représenterait pas à la tête de sa formation, car celle-ci avait besoin, selon lui, «d’une présidence plus impliquée» que celle qu’il pouvait offrir. À la tête du gouvernement régional catalan lors de la tentative de sécession d’octobre 2017, Carles Puigdemont a fui peu après en Belgique, où il est installé depuis près de cinq ans, afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole.
Immunité rétablie
Le Tribunal de l’UE vient de rétablir fin mai son immunité d’eurodéputé, qui avait été levée par le Parlement européen, mais le leader indépendantiste attend toujours que la justice européenne se prononce sur le fond de ce dossier très complexe. La Catalogne a été le théâtre en 2017 de l’une des pires crises traversées par l’Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Les indépendantistes avaient alors organisé un référendum d’autodétermination malgré son interdiction par la justice espagnole avant de déclarer unilatéralement l’indépendance de la région.
Neuf dirigeants indépendantistes ont été condamnés en 2019 à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison pour leur rôle dans cette tentative de sécession. Le gouvernement espagnol de gauche a décidé de les gracier l’an dernier, au nom de la «réconciliation». Jordi Turull, qui doit être officiellement désigné samedi nouveau secrétaire général de Junts, faisait partie de ces dirigeants incarcérés.
Tensions constantes
Il formera un tandem à la tête du parti avec la présidente du parlement régional catalan Laura Borràs, représentante de l’aile dure, qui va prendre pour sa part la présidence de la formation à la place de Carles Puigdemont.
Arrivée troisième lors des élections régionales l’an dernier, la formation de Carles Puigdemont est membre du gouvernement régional séparatiste présidé par l’autre grand parti indépendantiste, ERC (Gauche républicaine de Catalogne). Les tensions entre ces deux partis sont constantes, Junts étant très critique à l’égard du dialogue avec le gouvernement central entrepris par ERC, soutien du gouvernement central au Parlement espagnol.