Football: «Quand tu vois une torche s’envoler, tu n’es jamais tranquille»

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Football«Quand tu vois une torche s’envoler, tu n’es jamais tranquille»

Barthélémy Constantin est allé discuter avec les fans du FC Sion quelques minutes après les débordements de mardi en Coupe de Suisse. Le lendemain, le directeur sportif cherchait surtout à dédramatiser.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Barthélémy Constantin dédramatise les incidents survenus entre fans valaisans et genevois mardi à Meyrin.

Barthélémy Constantin dédramatise les incidents survenus entre fans valaisans et genevois mardi à Meyrin.

Urs Lindt/freshfocus

Ç’aurait pu être bien pire. Chacun interprétera le message à sa façon. C’est celui de Barthélémy Constantin. Mardi lors du 8e de finale de Coupe de Suisse entre Onex et Sion, délocalisé à Meyrin, des affrontements ont éclaté entre fans valaisans et genevois dans leurs secteurs respectifs. Le paroxysme de l’affrontement a été atteint au moment où le camp sédunois a lancé une torche ayant atterri au beau milieu des spectateurs onésiens. C’en sont suivis plusieurs allers-retours aériens de cette même torche entre les deux camps, menant à une interruption de la rencontre (remportée par Sion 6-1) pendant un quart d’heure.

Une torche lancée par des supporters valaisans s’apprête à atterrir dans le secteur genevois.

Une torche lancée par des supporters valaisans s’apprête à atterrir dans le secteur genevois.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

«Quand tu vois une torche s’envoler, tu n’es pas tranquille. Jamais. Surtout quand tu sais qu’elle pourrait atteindre des enfants, des familles et des gens qui n’ont rien demandé», commence le directeur sportif du FC Sion. À la mi-temps de la rencontre, soit quelques minutes après les incidents, le dirigeant valaisan a traversé lui-même le terrain des Arbères, en compagnie de son entraîneur Didier Tholot, pour s’entretenir avec les fauteurs de troubles sédunois.

La longue histoire de «Qui a commencé?»

«C’est notre rôle, en tant que représentants du club. La première chose à faire pour réussir à s’entendre, c’est de communiquer. Les fans se sont montrés réceptifs à notre discours, à notre volonté de calmer le jeu. Maintenant, c’est important de comprendre que tous les responsables ne sont pas regroupés dans le même camp.» Au jeu de savoir qui a commencé la guerre entre Valaisans et Genevois, on peut en effet remonter loin.

«Pour nous, il n’est pas question de parler de sanctions internes. On va discuter avec nos supporters, comme on le fait toujours.»

Barthélémy Constantin, directeur sportif du FC Sion.

L’un des derniers chapitres de leur longue rivalité s’était écrit au mois d’août, à Carouge, dans un cadre particulièrement similaire à celui de mardi. Éléments impliqués: des fans du FC Sion, d’autres genevois, probablement liés au Servette FC, un match de Coupe de Suisse et un stade qui ne présente logiquement pas les garanties de sécurité d’une enceinte de Super League.

«Le contexte entre les Genevois et nous, on le connaît. Il a existé des scènes bien pires que celles de mardi entre nous deux. C’est aussi pour ça que j’estime que les choses auraient pu plus mal tourner. Avec une telle proximité, un envahissement du terrain est très vite arrivé», reprend Barthélémy Constantin.

Et si Sion et Servette se retrouvaient en quarts?

Le directeur sportif dédramatise, et rappelle que dès l’annonce du tirage de ce 8e de finale, Sion a proposé d’organiser la rencontre à Tourbillon «et de laisser la caisse au FC Onex». Le club de 2e ligue a refusé, envieux de se battre pour défendre la magie de la Coupe, quitte à vivre un dernier mois particulièrement intense, comme le détaillait le président Orazio Margarone avant la partie.

Dans un contexte amateur, surtout lorsqu’il s’agit d’un déplacement en terres genevoises, le FC Sion est devenu un voyageur particulièrement encombrant. Les forces de l’ordre étaient pourtant massivement mobilisées mardi, elles n’ont pu empêcher la situation de dégénérer et garantir la sécurité générale. «Pour nous, il n’est pas question de parler de sanctions internes. On va discuter avec nos supporters, comme on le fait toujours. Mais ça s’arrête là», défend Barthélémy Constantin.

Si le destin voulait en rajouter une couche, il mettrait le Servette FC (qui doit encore battre Stade Lausanne Ouchy mercredi) et le FC Sion sur la route l’un de l’autre en quart de finale. Barthélémy Constantin sourit. «Cette idée me plaît assez.»

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