Mer MéditerranéeL’«Ocean Viking» sauve plus de 150 migrants à la dérive en sept heures
Vendredi, en peu de temps, le navire de SOS Méditerranée a secouru trois embarcations en détresse. Maintenant, il va faire route vers un port sûr au nord de Rome, pour trois jours de navigation.
Lors de trois sauvetages en l’espace d’à peine sept heures, l’«Ocean Viking», navire-ambulance de SOS Méditerranée, a secouru 153 migrants, vendredi, en Méditerranée centrale, dans la zone de recherche maltaise. Ces opérations ont été «étroitement coordonnées par les autorités maritimes italiennes», s’est félicitée l’association européenne de sauvetage en mer, basée à Marseille (France), rappelant que «cela fait des années que SOS Méditerranée réclame de tels efforts de coordination, qui sont vitaux».
Les opérations ont été déclenchées après une alerte via Alarm Phone, une ligne téléphonique pour les personnes en détresse en mer, gérée par une ONG. Ces trois sauvetages ont permis successivement de sauver 59, puis 65 personnes à bord de deux embarcations en bois, à trois heures d’écart. Puis 29 migrants en détresse à bord d’une embarcation en fibre de verre ont été secourus.
En mer depuis cinq jours, dont deux sans eau ni nourriture, ces rescapés étaient épuisés et largement déshydratés, selon SOS Méditerranée.
En route vers le port sûr, à près de 1000 km
Avec les 15 migrants secourus dès jeudi, c’est donc avec 168 rescapés au total – dont sept femmes, quatre enfants et une vingtaine de mineurs isolés – que l’«Ocean Viking» se dirige désormais vers Civitavecchia, le port sûr qui lui a été désigné par les autorités italiennes, au nord de Rome, à 942 km de distance, soit trois jours de navigation.
Quand bien même de nombreux sauvetages se déroulent dans la zone de recherche maltaise, La Valette ne répond pas aux demandes d’assistance des ONG humanitaires d’aide aux migrants, et notamment à SOS Méditerranée. Au final, ce sont les autorités italiennes qui leur désignent en général un port sûr.
Mais la pratique de l’Italie d’affecter des ports très lointains aux ONG de secours en mer a été dénoncée, début janvier, par plusieurs ONG internationales, selon lesquelles il s’agit en fait «d’entraver l’assistance aux personnes en détresse», en leur faisant perdre beaucoup de temps et en réduisant donc de facto leurs capacités d’assistance.
Plus de 800 disparus depuis janvier
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations. L’agence onusienne estime qu’en 2022, 1417 personnes y ont disparu. Ce chiffre est déjà de 824 depuis le début de l’année 2023.