IsraëlNouvelle démonstration de colère contre Netanyahu
Des milliers d’Israéliens, dont des proches d’otages retenus à Gaza, ont de nouveau manifesté mardi soir à Jérusalem pour demander la démission de Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
«Vous menez une campagne contre moi, contre les familles d’otages, vous vous êtes retournés contre nous. Vous nous appelez ’traîtres’ quand VOUS êtes le traître, un traître à votre peuple, à vos électeurs, à l’État d’Israël», a crié au micro Einav Zangauker.
Son fils Matan fait partie des 250 otages enlevés par le mouvement islamiste palestinien Hamas lors d’une attaque sans précédent en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Quelque 134 d’entre eux se trouvent encore dans le territoire palestinien.
«Vous avez la responsabilité du 7 octobre de toutes les manières possibles, vous êtes un obstacle à un accord sur les otages, vous ne nous laissez pas le choix, il faut que vous cédiez la place. Et nous continuerons à vous poursuivre et vous n’aurez ni jour ni nuit, tant que mon fils Matan n’aura ni jour ni nuit», clame Mme Zangauker devant le Parlement, face à des manifestants rassemblés d’abord à Tel-Aviv puis Jérusalem pour le 4e soir depuis samedi.
«Des élections maintenant!»
L’ancien Premier ministre travailliste Ehud Barak a appelé à sa suite à «des élections maintenant!»: «L’entrée à Rafah (de l’armée, promise par le gouvernement, ndlr) se produira dans quelques semaines mais l’élimination du Hamas dans quelques mois, et d’ici là tous les otages reviendront dans des cercueils», a-t-il prévenu, jugeant que «même si la libération des otages implique un cessez-le-feu, le Hamas peut être écrasé».
Après des semaines de manifestations tous les samedis à Tel-Aviv, les camps des antigouvernementaux et une partie des familles d’otages ont uni leurs forces pour crier leur colère chaque soir depuis dimanche devant la Knesset. Certains y passent la nuit, dans une centaine de tentes.
Merav Svirsky a perdu ses parents le 7 octobre dans le massacre du kibboutz Beeri, son frère Itay a été kidnappé et tué en captivité. Pour elle, le Premier ministre «doit partir». «J’ai été naïve, je n’avais pas compris que notre Premier ministre n’était pas intéressé par leur retour, pour des raisons politiques», a-t-elle témoigné devant les manifestants, souvent très émus.
«Principale menace pour la sécurité d’Israël»
À 72 ans, Gilad Graber, ancien pilote et combattant de la guerre israélo-arabe de 1973, a dormi dans les tentes sur le site. Il participait déjà, avant la guerre, aux manifestations contre la réforme judiciaire décriée du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour pousser (le Premier ministre, ndlr) vers la sortie, jusqu’ici sans succès, mais nous continuerons jusqu’à y parvenir», a-t-il dit à l’AFP, estimant qu’«il était la principale menace pour la sécurité d’Israël, plus que l’Iran, le Hamas ou le Hezbollah».
Pour Omri Rotem, 31 ans, qui accompagne un char pour la paix avec rameaux d’oliviers et dessins de colombes, «tous les grands accords de paix arrivent après des guerres. Pourquoi ne pas saisir cette chance et mettre un terme à tout ça maintenant?»