Un homme jugé pour avoir étranglé sa compagne

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Vaud«Elle aura vécu dans une relation malsaine jusqu’à son dernier souffle»

Un Vaudois qui reconnaît avoir étranglé sa compagne un matin de novembre 2018 a comparu lundi pour assassinat devant la justice.

Lauren von Beust
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Lauren von Beust
L’homme est accusé d’avoir étranglé sa compagne un matin de novembre 2018. Image d’illustration.

L’homme est accusé d’avoir étranglé sa compagne un matin de novembre 2018. Image d’illustration.

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«Quand je me suis réveillé, j’étais enragé. Elle m’a demandé si ça allait. Je lui ai répondu: «Non. C’est l’heure!» C’est à ce moment, qu’un matin de novembre 2018, à leur domicile d’Yverdon (VD), Daniel* a étranglé sa compagne dans le lit conjugal, tandis qu’un des trois enfants de celle-ci dormait dans la chambre d’à côté. Ce Vaudois de 32 ans a comparu lundi pour assassinat devant le Tribunal criminel de la Broye et du Nord vaudois.

Violences conjugales et cocaïne

Les deux conjoints étaient en couple depuis 2017. Cette année-là, la police est intervenue deux fois à leur domicile, puis dix fois l’année suivante. Le prévenu, qui a opté lundi pour l’ironie et l’aplomb devant les juges, a avoué qu’il faisait subir à Francesca* des coups de ceinture sur les fesses, des gifles et des empoignades. Des violences exacerbées par la consommation massive de cocaïne et de cocaïne trafiquée.

Quelques mois avant sa mort, elle avait confié à sa sœur, qui avait remarqué des marques sur son corps, qu’elle craignait pour sa vie et celle de son cadet, âgé de 2 ans. Un soir, Francesca lui aurait dit des choses insupportables à propos des défunts père et frère du prévenu, qui l’ont mis hors de lui. Daniel, dont les versions ont changé au fil de l’instruction, a refusé lundi de révéler la teneur de ces propos. «C’est peut-être en lien avec un héritage que j’aurais dû percevoir…»

«Préméditation inconsciente»

Celui qui a menacé sa compagne de la tuer si elle ne s’excusait pas pour les propos qu’elle avait tenus, a parlé de «préméditation inconsciente» à l’acte fatal. Il a expliqué l’avoir étranglée une trentaine d’heures plus tard. D’après lui, son cœur battait encore lorsqu’il est allé s’occuper de l’enfant qui vivait avec eux. L’homme s’est finalement dénoncé à la police le lendemain matin.

«Elle aura vécu dans une relation malsaine jusqu’à son dernier souffle», a déclaré la sœur de la défunte, lundi. De précédentes compagnes de Daniel s’étaient plaintes à la police de violences, et notamment d’avoir été prises à la gorge par l’accusé. Son procès, qui se tient exceptionnellement à Renens, se poursuit mardi avec le réquisitoire et les plaidoiries.

*Prénom d’emprunt.

Irresponsable ou pas?

En 2019, une première expertise du prévenu a jugé ce dernier irresponsable des actes commis. Une seconde, réalisée en 2022, a considéré que la responsabilité de l’accusé au moment des faits était moyennement diminuée, et a préconisé l’internement. Face à ces «conclusions contradictoires», son avocat a demandé une contre-expertise. Le Tribunal a rejeté la requête, notamment pour absence de collaboration de la part de l’accusé, qui n’a pas délié ses médecins du secret médical.

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